Communiqués


POUR UNE PAIX JUSTE AU PROCHE-ORIENT

Le 7 octobre, la meurtrière attaque menée par le Hamas contre des camps militaires et des kibboutz du sud d’Israël, y tuant des militaires et y assassinant - parfois de manière particulièrement barbare - des centaines de civils, hommes, femmes, enfants et vieillards, et en prenant en nombre des otages, a initié le dernier épisode d’un conflit vieux de plusieurs décennies.
Il y a 75 ans, dans la Palestine peuplée selon les appellations d’alors de 66% d’Arabes et de 34 % de Juifs, l’ONU décida le 29 novembre 1947 d’y créer un Etat juif (sur 47% du territoire), un Etat arabe (45,53%) et une zone internationale autour de Jérusalem. Les organisations juives acceptèrent le plan et proclamèrent la naissance de l’Etat d’Israël le 14 mai 1948, les Palestiniens et les Pays arabes le refusèrent et entrèrent en guerre contre Israël ; lequel, sa supériorité militaire tactique et technologique lui ayant donné la victoire, prit le contrôle de… 77% du territoire de la Palestine ! L’Etat arabe palestinien ne vit pas le jour…
Plusieurs centaines de milliers de Palestiniens furent chassés alors de leurs terres et de leurs maisons, notamment par des massacres et la crainte qu’ils inspirèrent, et allèrent s’entasser dans des camps de réfugiés à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie, au Liban, en Syrie. Où viendront les rejoindre en 1967 ceux qui, parallèlement à celle du Sinaï égyptien jusqu’aux rives du canal de Suez, et à celle du Golan syrien, fuiront, à l’issue de la «Guerre des Six jours», l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza par les forces israéliennes, militairement victorieuses ; comme elles le furent toujours depuis 1948 et jusqu’à aujourd’hui dans tous les conflits opposant Israël aux Pays arabes et aux organisations nationalistes palestiniennes. 

Comme cela avait déjà été le cas en 1956, quand, se joignant aux agresseurs britanniques et français contre l’Egypte venant de nationaliser le canal de Suez, Tsahal, l’Armée d’Israël, en avait à travers le Sinaï atteint les rives, ne stoppant sa participation à l’agression que sous la pression conjointe américano-soviétique. Comme ce sera le cas à nouveau en octobre 1973, à l’issue de la Guerre dite «du Kippour» après qu’une contre-offensive ayant permis à Tsahal de franchir le canal de Suez, celle-ci ne dut s’arrêter que sous la pression américaine, à… 101km de la capitale égyptienne, le Caire ! Sur le Golan, l’arrêt de la contre-offensive de Tsahal, à… 40 km de Damas, la capitale syrienne, fut imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU.
Et, en juin 1982, dans la continuité de son opération «Paix en Galilée» l’ayant conduit à pénétrer au sud du Liban, Tsahal poursuivit son invasion, entrant dans Beyrouth, la capitale libanaise, y couvrant un massacre par ses alliés des milices chrétiennes de milliers de réfugiés palestiniens dans les Camps de Sabra et Chatila ; Tsahal ne rapatriera en Israël l’essentiel de ses troupes qu’en 1984, certaines restant d’ailleurs au Liban-sud jusqu’en 2000.

Depuis 75 ans en effet, au-delà de diatribes hystériques heureusement impuissantes émanant de Palestiniens ayant appelé à «jeter les Juifs à la mer», diatribes que les dirigeants israéliens et leurs soutiens y compris médiatiques ne manquent jamais de rappeler pour justifier les opérations militaires menées par Israël, le problème n’a jamais été celui - plus que virtuel, inatteignable au vu des rapports de force et des réalités stratégiques - de la destruction d’Israël. Mais au contraire, celui qui est récurrent et très concret, est la non-construction de l’Etat palestinien pourtant prévu par l’ONU, que la colonisation israélienne de toute la Cisjordanie, qui se poursuit - certains ambitionnant de pousser les Palestiniens au-delà du Jourdain ou dans le Sinaï - empêche d’être mis en place. Ce qui s’oppose à la solution à deux Etats, Israël et Palestine, et ne peut que générer à terme de nouveaux conflits, de nouveaux drames comme celui que nous connaissons actuellement.

Notre condamnation des crimes barbares commis dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023 sur des civils israéliens par des terroristes du Hamas en motocyclettes, parapentes et 4x4Toyota, qui firent plus de 1200 victimes, ainsi que des tirs à l’aveugle de roquettes sur les villes israéliennes, est totale. 

Comme est totale notre condamnation des crimes de masse commis depuis près de deux mois par les unités régulières de Tsahal dotées de blindés lourds Merkava, de canons automoteurs de 155 à 203mm, d’avions F15 et F16, de corvettes et frégates Saar, qui ont déjà broyé indistinctement sous leurs bombes, missiles et obus plusieurs dizaines de milliers de civils Palestiniens de la Bande de Gaza, hommes, femmes, vieillards, enfants et bébés, tués ou gravement blessés, en ravageant des dizaines de milliers d’habitations civiles, d’équipements sanitaires, scolaires, culturels, énergétiques, d’approvisionnement alimentaire…                                                                      
Comme nous condamnons aussi les crimes commis contre les civils palestiniens de Cisjordanie depuis plusieurs décennies, et jusqu’à aujourd’hui de manière renforcée à la faveur des événements de Gaza, par Tsahal et ses supplétifs colons, lesquels - fut-ce en utilisant leurs propres enfants comme «boucliers humains» pour couvrir leur prédation colonisatrice - ne sauraient prétendre par là-même au statut de «civils» dans les territoires occupés illégalement par Israël en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, afin de continuer à y voler les maisons et les terres des Palestiniens, en en faisant de nouveaux réfugiés ; ce qui, si cela se poursuivait, ne pourra que susciter à terme une nouvelle «intifada».

Notre pays, la France, patrie des Droits de l’homme, doit tout faire pour arrêter le massacre des populations civiles, pour que les criminels de guerre, qu’ils soient palestiniens ou israéliens, soient arrêtés et déférés devant la Justice internationale compétente, afin d’y être sanctionnés de façon conséquente. Ce qui implique aussi que notre pays ne saurait s’aligner de manière unilatérale comme trop souvent sur les discours médiatiquement hégémoniques mettant en avant le seul droit d’Israël à se défendre pour assurer son existence nationale, en occultant pour ce faire le droit des Palestiniens à faire de même pour assurer la leur dans un Etat dont la co-légitimité a été, conjointement à celle d’Israël, affirmée par l’ONU dès 1947 et dont la concrétisation reste à imposer ; ce à quoi notre pays, membre permanent du Conseil de sécurité, se doit de contribuer à ce qu’elle le soit au plus tôt. Ce qui implique en premier lieu un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza, permettant de plus le ravitaillement alimentaire et sanitaire d’urgence de sa population martyre.  

Réaffirmons en cette fin 2023 qu’une Paix - juste - au Proche-Orient ne peut, pour être durable, que passer par la création de l’Etat Palestinien à côté de celui d’Israël, les frontières des deux Etats étant reconnues et garanties internationalement. Elle est une exigence des peuples !

L’ANACR

Le 7 décembre 2023


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MESSAGE POUR LA JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE 2022

Il y a 80 ans, dans les sables libyens de Cyrénaïque, les 3 700 hommes de la 1ère Brigade française libre, Français métropolitains, tirailleurs nord-africains, africains, malgaches et indochinois, engagés du Pacifique et de Pondichéry, légionnaires étrangers parmi lesquels 300 Républicains espagnols, retranchés dans le réduit de Bir Hakeim sous le commandement du général Koenig, allaient faire face, dans la nuit du 26 au 27 mai 1942, à une première offensive des troupes germano-italiennes dix fois supérieures commandées par Rommel… La bataille de Bir Hakeim durera jusqu’au 11 juin 1942, au prix de lourds sacrifices, avec près de 150 tués, 130 blessés et plus de 800 prisonniers et disparus, la résistance des Français libres, en retardant l’offensive de Rommel et en donnant par là-même le temps à la réorganisation de l’Armée britannique, aura joué un rôle important dans la sauvegarde de l’Egypte et du canal de Suez ; un rôle reconnu par le commandant des forces britanniques, le maréchal Auchinleck, salué par Winston Churchill et par le général de Gaulle, qui envoya un message au général Kœnig : «Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil».

En France occupée, où Jean Moulin, de retour de Londres, missionné par le général de Gaulle, a été parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 dans les Alpilles, la Résistance subit en ce début d’année la répression renforcée de la police pétainiste, qui arrête en février Georges Politzer, Danielle Casanova, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Jacques Decour et en mars Charlotte Delbo, Jacques Solomon et Hélène Solomon, qu’ils livreront aux occupants nazis ; lesquels fusilleront les hommes au Mont-Valérien et déporteront les femmes en Allemagne. Le Mont-Valérien sera aussi le lieu de martyre des 7 condamnés du procès du Palais-Bourbon tenu du 4 au 8 mars, et des 25 condamnés à mort du procès de la Maison de la Chimie qui se déroula du 7 au 14 avril.

Cette dure répression n’empêchera pas la fondation en février 1942 par Jacques Lecompte-Boinet du mouvement «Ceux de la Résistance» et la formation, le 28 mars 1942, des «Francs-tireurs et partisans français», les FTPF, par la fusion de l’Organisation Spéciale du Parti communiste, des «Bataillons de la Jeunesse » et des groupes de combat de la «Main d’Œuvre Immigrée», la M.O.I. La rencontre, le 28 août à Lyon, entre Jean Moulin et le général Delestraint, conduira à la formation en septembre 1942 de l’«Armée Secrète», l’A.S., regroupant les structures armées des mouvements «Combat», «Franc-Tireur» et «Libération-Sud».
Les forces d’occupation vont être l’objet de plusieurs attaques de la Résistance, notamment les trains de permissionnaires, comme le 12 février 1942 Gare de l’Est à Paris, ou dans le Calvados, pendant les nuits des 15 au 16 avril et du 30 avril au 1er mai, qui firent 40 morts et une cinquantaine de blessés parmi les soldats allemands ; la Wehrmacht répondit en fusillant en nombre des otages et en multipliant les déportations. Le 1er mai, le général de Gaulle appela à la BBC à manifester «silencieusement et individuellement devant les statues de la République et devant les mairies», le 14 juillet, des manifestations sont organisées dans onze villes, comme à Marseille où des membres du PPF du collaborateur Doriot tirent sur le cortège, tuant deux femmes. 

L’année 1942 fut aussi celle de l’accentuation par l’occupant nazi de la répression antisémite, à laquelle le régime pétainiste dit de l’«Etat Français» prêta un concours actif. Le 27 mars 1942, un premier convoi de 1112 déportés raciaux quitta la gare de Compiègne pour les camps de concentration nazis, jusqu’à la fin de l’année 42 convois, totalisant plusieurs dizaines de milliers de déportés, partiront de France. Les 16 et 17 juillet, effectuée à la demande des Allemands par la police française, une rafle conduira 12 884 Juifs - hommes, femmes, enfants, vieillards de Paris et de banlieue – à l’internement au Vélodrome d’hiver, le Vel d’Hiv, avant d’être transférés dans les camps de Drancy, Beaune-la Rolande, Pithiviers, antichambres de la déportation vers les camps d’extermination ; le 20 juillet, Adolf Eichmann donna son accord à la déportation des enfants et des vieillards arrêtés, demandée par les autorités pétainistes. D’autres rafles eurent lieu en province. En zone Sud, à Toulouse, l’archevêque, Mgr Saliège, fera lire le 23 août dans les paroisses une lettre dénonçant les persécutions antisémites.

Mais, l’année 1942 marquera après l’été un tournant dans le conflit mondial, ainsi que pour les conditions de la lutte en France contre l’Occupant et le régime pétainiste : le 8 novembre 1942, des troupes américaines et britanniques – ce sera l’«Opération Torch» -, aidées sur place par la Résistance, procèdent à un débarquement en Algérie et au Maroc, où, après quelques affrontements pour s’y opposer, les forces armées dépendant de l’«Etat français» se rallieront aux Alliés. En France même, en réponse à ce débarquement allié en Afrique du Nord, avec pour objectif premier la sécurisation du littoral méditerranéen, la Wehrmacht envahit le 11 novembre la Zone Sud sans que l’Armée du régime pétainiste ne reçoive l’ordre de s’y opposer, tandis que les Italiens occupent la Corse. La fiction de l’indépendance de l’«Etat français» pétainiste a vécu…

Dès lors, le processus d’unification des forces de la Résistance sur tout le territoire national va s’accélérer de par l’action résolue pour y parvenir de Jean Moulin, qui va réussir à rassembler 48 rue du Four à Paris le 27 mai 1943 les principaux mouvements de Résistance de Zone Sud (Libération-Sud, Combat, Franc-Tireur), de zone Nord (Front National de la Résistance, Libération-Nord, Organisation Civile et Militaire, Ceux de la Résistance, Ceux de la Libération), les partis politiques clandestins (Communiste, Socialiste, Radical, Démocrates-Chrétiens, Alliance démocratique, Fédération républicaine) ainsi que les deux centrales syndicales (CGT et CFTC) pour la réunion constitutive du «Conseil National de la Résistance» (CNR), qui se place sous l’autorité du général de Gaulle, lui donnant ainsi une légitimité qui lui permettra de s’imposer face à Giraud à la tête du «Comité Français de Libération Nationale».

Une unité qui permettra la réalisation du «Programme du Conseil National de la Résistance» adopté à l’unanimité, publié le 15 mars 1944 et qui sera, la Libération venue, fondateur de notre pacte social jusqu’à nos jours, une unité qui permettra l’unification des FTPF, de l’A.S. et de l’Organisation de Résistance de l’Armée (O.R.A.) au sein des «Forces Françaises de l’Intérieur», les F.F.I., qui eurent un rôle majeur dans le développement des maquis et lors de l’Insurrection nationale qui accompagna les débarquements libérateurs au printemps et à l’été 1944 en Normandie et en Provence, et qui permit la restauration de la souveraineté française sur tout le territoire national.

C’est l’importance historique de cette date du 27 mai 1943 qui fit, en 2013, après 25 ans de lutte pour l’obtenir menée par l’ANACR, rejointe au fil des ans par de nombreuses autres Associations et l’UFAC, choisir par les deux Assemblées le 27 mai comme «Journée Nationale de la Résistance», durant laquelle, outre les cérémonies la célébrant, il est suggéré aux enseignants de consacrer des moments ce jour-là à la transmission de la mémoire aux jeunes de ce que furent les valeurs patriotiques, démocratiques et humanistes de la Résistance, les combats et les sacrifices des Résistantes et des Résistants.

Et de ce que fut la nature monstrueuse de ce contre quoi ils ont combattu et qui reste - hélas - une réalité du monde contemporain : le fascisme, le racisme, la barbarie, le terrorisme contre les populations civiles, les crimes de guerre et contre l’humanité, les épurations ethniques, les guerres d’agression expansionniste…

L’ANACR

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COMMUNIQUE

Le 23 avril 2017, quinze ans après que «l’homme du détail», Jean-Marie Le Pen, ait, avec alors 16,86% des voix accédé au second tour de l’élection présidentielle de 2002, sa fille, Marine Le Pen, lui ayant succédé à la tête du Front National, était qualifiée pour le second tour de la présidentielle, ayant recueilli 21,30% des suffrages, soit près de 7,7 millions de voix ; auxquelles l’on pouvait ajouter les 1,7 millions de suffrages portés sur Nicolas Dupont-Aignan, dont Marine Le Pen annonçait vouloir faire son premier ministre. 

Ce résultat - 1,2 million de voix de plus que lors de l’élection présidentielle précédente en 2012 – traduisait une progression des idées xénophobes et liberticides portées par le discours anti-immigrés et sécuritaire de Marine Le Pen, ainsi que l’ampleur de la crise morale, sociale et de la démocratie de notre pays, pour une large part conséquence de l’accentuation de la remise en cause du Pacte social et républicain mis en place à la Libération par le Programme du Conseil National de la Résistance. Un résultat qui ne pouvait que soulever une vive inquiétude et, le risque de voir Marine Le Pen élue ne pouvant être exclu, l’ANACR appela les électeurs à prendre en compte les valeurs de la Résistance dans la détermination de leur choix, et à poursuivre l’engagement antifasciste des Résistants.

Les résultats dimanche 10 avril de ce premier tour de l’élection présidentielle 2022 - lors duquel 11 347 660 voix (32% des exprimées) se sont portées sur les candidats d’extrême-droite Marine le Pen, Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan - renforcent cette inquiétude de voir accéder à la magistrature suprême la candidate du Rassemblement National, à l’autoritarisme assumé sur le plan intérieur, à la xénophobie renforcée, qui n’a cessé d’afficher ostensiblement sa solidarité avec les adversaires de la démocratie à travers l’Europe et le monde, de Trump au brésilien Bolsonaro…, ses liens anciens et persistants avec les formations européennes d’extrême-droite et néofascistes, ainsi qu’avec le régime poutinien, alors même qu’il s’engageait dans un expansionnisme agressif en Géorgie, en Crimée et dans l’Est de l’Ukraine, parallèlement au renforcement sévère de la répression contre toute expression démocratique en Russie.

Fidèle aux valeurs humanistes, patriotiques et démocratiques de la Résistance ayant inspiré la lutte des Résistantes et Résistants, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, l’ANACR, se prononçant pour une société juste, démocratique et fraternelle, pour un monde pacifique et solidaire, et qui n’a cessé depuis la Libération de combattre la xénophobie et les résurgences potentielles ou avérées du fascisme, masqué ou non, appelle les citoyennes et les citoyens à la vigilance et au discernement lors du second tour de l’élection présidentielle le 24 avril, et lors des élections législatives de juin prochain.

Et, en conscience, à écarter la menace qui pèse sur l’avenir démocratique de notre pays.

Le 12 avril 2022

L’ANACR

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REVENIR AUX PRINCIPES FONDATEURS DE L’O.N.U.

Il y a 77 ans s’achevait la Seconde Guerre mondiale, initiée par la politique expansionniste pangermaniste d’Hitler ayant commencé avec l’Anschluss de l’Autriche en 1938 et qu’il poursuivit, en l’absence de réaction internationale conséquente pour le stopper, par l’annexion des Sudètes tchécoslovaques avant de s’en prendre, sous prétexte de protection de minorités allemandes prétendument persécutées, à la Tchécoslovaquie puis à la Pologne en septembre 1939, ce qui entraina la guerre ; un conflit ayant fait près de 60 millions de morts.

Ce tragique bilan conduisit plus de cinquante pays, au premier rang desquels ceux ayant combattu le nazisme et le militaro-fascisme japonais, l’Union Soviétique, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, le Canada, l’Australie, la Belgique, les Pays-Bas…, ainsi que l’Ukraine et la Biélorussie, aux identités nationales spécifiques ainsi reconnues internationalement, réunis à San Francisco le 24 octobre 1945, à créer l’Organisation des Nations-Unies, l’O.N.U., et à adopter à l’unanimité sa Charte, dans le préambule de laquelle on peut lire : «Nous, Peuples des Nations Unies résolus, à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui deux fois en l'espace d'une vie humaine a infligé à l'humanité d'indicibles souffrances, à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l'homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l'égalité de droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites, à créer les conditions nécessaires au maintien de la justice et du respect des obligations nées des traités et autres sources du droit international (…)

L’article 1 de la Charte précisant que «que les buts des Nations Unies sont les suivants : Maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin : prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix, et réaliser, par des moyens pacifiques, conformément aux principes de la justice et du droit international, l'ajustement ou le règlement de différends ou de situations, de caractère international, susceptibles de mener à une rupture de la paix ; développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes, et prendre toutes autres mesures propres à consolider la paix du monde»… 
Et son article 2 que «l'Organisation est fondée sur le principe de l'égalité souveraine de tous ses Membres (…) [que] les Membres de l'Organisation règlent leurs différends internationaux par des moyens pacifiques, de telle manière que la paix et la sécurité internationales ainsi que la justice ne soient pas mises en danger, [que] les Membres de l'Organisation s'abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l'emploi de la force, soit contre l'intégrité territoriale ou l'indépendance politique de tout État, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations Unies, [que] les Membres de l'Organisation donnent à celle-ci pleine assistance dans toute action entreprise par elle conformément aux dispositions de la présente Charte et s'abstiennent de prêter assistance à un État contre lequel l'Organisation entreprend une action préventive ou coercitive… ». 

Certes, depuis 1945, l’O.N.U. n’a pu empêcher tous les conflits, notamment quand y étaient impliqués les pays (Etats-Unis, URSS/Russie, Grande-Bretagne, France, Chine) bénéficiant au sein du Conseil de sécurité d’un droit de veto, éventuellement paralysant de prises de décision ou d’adoption de résolutions (guerres de Corée, d’Indochine, du Viêtnam, du Proche-Orient…), mais elle a été aussi souvent le cadre de la mise en place de cessez-le-feu, de déploiement de forces d’interposition, de la négociation de règlements permettant de sortir des affrontements…

Depuis 2008, l’Europe orientale est le théâtre de l’exacerbation de conflits opposant la Russie à plusieurs de ses voisins (Ukraine, Géorgie, Moldavie), conflits dans lesquels s’interpénètrent préoccupations stratégiques notamment sécuritaires, contentieux historiques, aspirations nationales, volontés expansionnistes. Conflits ayant pris ce 24 février 2022 une dimension dramatique avec les opérations de guerre menées par la Russie contre l’Ukraine, pays fondateur de l’ONU, la négation de la légitimité de son existence nationale, et les menaces de guerre nucléaire exterminatrice explicitement exprimées à l’encontre des pays qui lui seraient efficacement solidaires.

Cette situation menace la sécurité en Europe, la paix dans le monde et, potentiellement en cas de conflit nucléaire, l’avenir de l’humanité. La seule voie - honorable – pour en sortir est la recherche, par le dialogue dans le cadre de l’ONU, de solutions respectant les principes fondateurs de sa Charte, auxquels ont adhéré en 1945 les différentes parties aujourd’hui en conflit en Ukraine. 

Le 24 février 2022


L'A.N.A.C.R.
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UNE IGNOBLE PROFANATION

Le Mont-Valérien est un haut-lieu de notre mémoire nationale. 

C’est dans son Mémorial que sont inhumés 16 «Morts pour la France» lors de la Seconde Guerre mondiale : soldats de 1940 tués à l’ennemi, Français et coloniaux, combattants de la France Libre métropolitains et des colonies, Résistants de l’Intérieur, combattants de l’Armée d’Italie et de la 1ère Armée de la Libération, prisonniers assassinés par les Allemands et les Japonais ; parmi eux deux femmes, deux Compagnons de la Libération. Un troisième, le dernier des Compagnons, Hubert Germain, 17ème inhumé dans la crypte, y étant entré le 11 novembre dernier.

Attenante au Mémorial, la «Clairière des fusillés» fut le lieu de martyre de plus de 1000 otages et Résistants, assassinés là de mars 1941 à août 1944 par les nazis et dont les noms sont inscrits sur le monument commémoratif.

C’est ce haut-lieu de notre mémoire nationale qui a été profané dans la nuit du 13 décembre par une inscription qui ne serait d’abord qu’imbécile si elle n’avait été apposée que sur un anonyme mur mais qui, au Mont-Valérien, prend un caractère ignoble, l’utilisation de la graphie nazie des deux lettres SS finales soulignant par ce fait la filiation idéologique de ses auteurs.

Cette profanation vient hélas après d’autres, telle celle que connut le Mémorial d’Oradour-sur-Glane le 22 aout 2020.

Tout naturellement les auteurs de ces profanations que l’ANACR, heureusement aux côtés de bien d’autres, condamne, doivent être recherchés et, s’ils sont identifiés, sévèrement punis.

Mais de tels méfaits s’inscrivent à la fois dans une méconnaissance de ce que fut le fascisme dans l’entre-deux guerres et pendant la Seconde Guerre mondiale, avec ses crimes inhérents, mais aussi dans une résurgence croissante de propos tenus en toute connaissance de cause de manière contemporaine par ses héritiers, avoués ou inavoués, notamment par des discours xénophobes et antidémocratiques qui se diffusent largement.

Cela souligne ô combien la transmission de la mémoire de ce que furent la réalité du fascisme au pouvoir et le combat que menèrent contre lui les antifascistes, tels les Résistants, s’inscrit pleinement dans le combat démocratique. C’est le combat de l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR).

Le 14 décembre 2021

L’ANACR

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MESSAGE POUR LA JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE

L’année 2021 est une grande année mémorielle, celle des 80ème anniversaires d’événements qui conditionneront l’issue de la Guerre entamée depuis l’agression nazie contre la Pologne en septembre 1939, qui seront importants pour le développement de la lutte de Résistance en France, au territoire occupé depuis l’Armistice du 22 juin 1940 qui acta sa défaite face à la Wehrmacht nazie, avant qu’elle ne tombe en juillet suivant sous la férule du régime pétainiste, répressif et vassal de l’occupant. 
Le 22 juin 1941 à 3 h30 du matin, après avoir conquis en avril précédent la Yougoslavie et la Grèce, Hitler lança l’Opération Barbarossa: depuis le cap Nord en Norvège jusqu’aux rives de la mer Noire, la Wehrmacht, forte de près de 3 millions d’hommes, épaulée par 42 divisions finlandaises, slovaques, hongroises et roumaines, franchissait sans déclaration de guerre la frontière soviétique avec 4 300 chars, tandis qu’avec près de 4 400 appareils, la Luftwaffe et ses alliées entamaient le pilonnage des aérodromes et installations militaires soviétiques. A l’exception de quelques neutres, Espagne, Irlande, Portugal, Suède, Suisse et Turquie, l’Europe entière est plongée dans la guerre.

Cinq mois plus tard, elle va s’étendre à l’Asie et au Pacifique avec, le 7 décembre 1941, l’attaque, elle aussi sans déclaration de guerre, de la flotte américaine du Pacifique basée à Pearl Harbour, aux iles Hawaï, par l’aéronavale japonaise ; tandis que d’autres attaques étaient menées contre les Philippines et la colonie britannique de Hong Kong puis, dès les jours qui suivirent, contre la Malaisie et les Indes néerlandaises. L’agression japonaise fait entrer dans le conflit, qui devient mondial, les Etats-Unis, auxquels l’Allemagne et l’Italie déclarent la Guerre.

Quant à la France, les choix faits en juin 1940 s’y pérennisent et s’approfondissent en 1941. 
Celui de la capitulation face à l’envahisseur, que fit Pétain en demandant l’armistice et en en acceptant les conditions déshonorantes, avant d’assassiner à la faveur de la défaite la République le 10 juillet par la proclamation de l’«Etat Français» ; et de sombrer dans la trahison de la «collaboration» définie avec Hitler lors de leur entretien de Montoire le 24 octobre 1940.
 Celui de l’honneur, que fit le 18 juin le général de Gaulle lançant depuis Londres son appel historique à refuser la défaite et poursuivre le combat contre l’ennemi, exhortant les militaires français le pouvant à se rallier à lui, à ce qui va devenir dès l’été 1940 la «France libre», que rejoindront dans les mois qui suivirent les territoires de souveraineté française du Pacifique, d’Inde, d’Afrique équatoriale. Et que firent sur le sol national occupé par l’envahisseur nazi mais aussi dans la zone Sud, des femmes et des hommes refusant eux aussi la défaite, l’abaissement de la France, la dictature répressive, y accomplissant de premiers actes de Résistance, parfois individuels mais aussi au sein de structures clandestines.

 En 1941, alors qu’il allait, tout au long de l’année, s’enfoncer dans l’ignominie de la mise en œuvre de la politique de «collaboration», marquée par l’accentuation des mesures antisémites, avec la création en mars du «Commissariat Général aux Questions Juives» et l’organisation le 14 mai par la Police française d’une première rafle de Juifs étrangers à Paris, suivie en août par une seconde, le Régime pétainiste, après l’attaque nazie contre l’URSS, rompant les relations diplomatiques de la France avec l’Union Soviétique le 30 juin, favorisera la formation de la «Légion des Volontaires Français contre le Bolchevisme» pour aller combattre aux côtés de la Wehrmacht sur le front de l’Est. 

Les Forces françaises libres (F.F.L.), elles, lutteront aux côtés des forces britanniques et des dominions australien, canadien, néo-zélandais et sud-africain contre le fascisme et le nazisme. En Libye, contre les Italiens que vient renforcer l’Afrika Korps de Rommel ; et dans le sud libyen, Leclerc, après avoir pris la forteresse italienne de Koufra, y prononcera le 2 mars son célèbre «Serment» de «ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs, flotteront sur la cathédrale de Strasbourg», dont nous commémorons cette année le 80ème anniversaire. En Afrique orientale, en Erythrée, les F.F.L., que viendra saluer sur le front le général de Gaulle, joueront un rôle important dans la défaite des Italiens. Formé le 24 septembre, présidé par le général de Gaulle, le «Conseil National Français» va être le gouvernement de la France Libre. 

En France même, la Résistance connaitra des développements importants malgré la répression menée tant par les Occupants nazis que par le Régime pétainiste. Ainsi, au début de l’année le «Réseau du Musée de l’Homme» est démantelé entre le 13 janvier et le 18 avril. Envoyé de la France libre arrivé en France occupée en décembre 1940, Henri d’Estienne d’Orves, arrêté à Nantes le 21 janvier, est condamné à mort le 26 mai par un tribunal militaire allemand, il sera fusillé le 29 août près de Paris, au Mont-Valérien.
Le 15 mai 1941, le Parti communiste clandestin lance un appel à la constitution d’un «Front National de Lutte pour la Libération et l’Indépendance de la France» qui, se structurant progressivement partout à travers la France à partir de l’été, va devenir l’un des principaux mouvements de Résistance. A l’été 1941 aussi se structure, avec la publication du journal Libération, le mouvement «Libération sud», continuateur du mouvement «Dernière colonne» né en 1940 ; en juillet, parait le premier numéro du journal clandestin «Défense de la France»…

Le 27 mai 1941, en zone nord occupée, dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais rattachés au commandement militaire allemand de Bruxelles, à la fosse Dahomey du bassin minier à Montigny-en-Gohelle, le jeune militant syndicaliste et communiste Michel Brûlé fait stopper les compresseurs : commence une grève qui va s’étendre à tous les puits et à laquelle vont participer 100 000 mineurs sur 143 000, soutenus dans leur action par les femmes, sœurs et filles de mineurs qui manifestent par centaines. Le conflit, s’appuyant sur des revendications (horaires et rythme de travail, alimentation, conditions sanitaires) va durer 15 jours jusqu’au 10 juin, sa dimension patriotique s’affirmant dans la paralysie d’une production que capte majoritairement l’effort de guerre des Allemands, qui ne s’y trompent pas et le répriment durement : des centaines de grévistes sont arrêtés et incarcérés à Lille, Béthune, Douai et Valenciennes. Le 13 juin, 273 mineurs sont transférés à la citadelle d’Huy en Belgique, le 23 juillet, 244 d’entre eux seront déportés au camp de concentration de Sachsenhausen, d’où 136 ne reviendront pas. 

Le 21 août 1941 va être aussi une date marquante dans l’histoire de la Résistance : ce jour-là, à Paris, au métro Barbès-Rochechouart, Pierre Georges, le futur «colonel Fabien», membre «des Bataillons de la Jeunesse», abat un officier de la Kriegsmarine, initiant la lutte armée de Résistance à l’Occupant. Lequel, avec l’appui du régime pétainiste, qui met en place des «sections spéciales» judiciaires multipliant les condamnations à mort, accroit sa répression : trois otages sont exécutés à Paris le 6 septembre, dix autres y sont aussi fusillés le 16 septembre, 48 – dont le jeune Guy Moquet – le sont à Châteaubriant le 22 octobre, 55 à Souge, près de Bordeaux, le 24 octobre, 100 autres sont exécutés le 15 décembre au Mont-Valérien, 12 à Caen le même jour… Les déportations s’accélèrent.
Cette répression n’arrêtera pas le combat des Résistants : en novembre 1941 nait à Grenoble le mouvement Combat, à Lyon parait en novembre le 1er numéro des «Cahiers du Témoignage chrétien», et le 1er décembre celui de «Franc-Tireur». La coordination des mouvements ainsi que le renforcement de leurs liens avec la «France libre» vont devenir une nécessité grandissante ; c’est la tâche à laquelle se consacrera Jean Moulin, parachuté dans les Alpilles dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942, de retour de Londres où il avait rencontré le général de Gaulle pour l’informer sur la Résistance.

Elle se concrétisera le 27 mai 1943 à Paris, 48 rue du Four, avec la formation, sous la Présidence de Jean Moulin, du Conseil National de la Résistance, le C.N.R., rassemblant les principaux mouvements de Résistance (Front National pour la Libération et l’Indépendance de la France, Organisation Civile et Militaire, Libération-Nord, Ceux de la Libération, Ceux de la Résistance, Combat, Franc-Tireur et Libération-Sud) - ainsi que 6 partis clandestins (communiste, socialiste, radical, démocrates-chrétiens, Fédération républicaine et Alliance démocratique) et les deux centrales syndicales, la CGT et la CFTC. 

Cette création du CNR, se plaçant sous l’autorité du Comité National Français présidé par le Général de Gaulle, renforça la légitimité du Chef de la France libre, permettra la mise en place dès la fin 1943 des Comités locaux et départementaux de la Libération, la création début 1944 des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), qui auront un rôle important dans la Libération de la France, et l’adoption d’un Programme, publié le 15 mars 1944 dans la clandestinité sous le titre «Les jours heureux», aux valeurs sociales, démocratiques et humanistes si actuelles dans le monde contemporain. Des valeurs que la Loi instaurant la «Journée Nationale de la Résistance, le 27 mai», promulguée le 19 juillet 2013, en rappelant que le 27 mai était le jour anniversaire de la création du CNR, nous assigne comme mission d’en «assurer la transmission». 


Pierre MARTIN
 Président de l’Association nationale des
Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR)

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HOMMAGE A DANIEL CORDIER

C’est avec une profonde émotion et une grande tristesse que nous avons appris la disparition ce 20 novembre de Daniel Cordier, Compagnon de la Libération, qui fut le secrétaire de Jean Moulin de juillet 1942 à son arrestation le 21 juin 1943. Et auquel «Max» accorda toute sa confiance, sur lequel il s’appuya dans cette période cruciale pour la Résistance que fut celle de la mise en place, non sans difficultés, d’un Conseil National de la Résistance ; dont la première réunion – à la préparation et sécurisation de laquelle il prit physiquement part – se tint le 27 mai 1943 à Paris. 

Daniel Cordier, ce fut, jusqu’à ses derniers jours, l’homme de la fidélité à la mémoire de Jean Moulin, dont il devint, en historien rigoureux, le narrateur magistral de la vie et de l’action, en en restituant les valeurs qui l’habitèrent et le motivèrent, le rôle majeur qui fut le sien.

Daniel Cordier, ce fut aussi le symbole de cette diversité des raisons d’engagement qui conduisirent des femmes et des hommes, des jeunes et des bien moins jeunes, venus d’horizons philosophiques et de milieux sociologiques différents, à entrer en résistance, à rejoindre la Résistance. Laquelle, au fil des mois et des années, dans les rangs de la France libre et dans la clandestinité sur le sol national, des débuts de l’Occupation à la Libération, fit, et pour sa vie entière, du jeune maurrassien de droite extrême qu’il était en 1940 un Républicain, défenseur des valeurs de solidarité, d’humanisme et de démocratie qu’exprima, publié le 15 mars 1944, le Programme du Conseil National de la Résistance.

Une grande voix de la Résistance s’est éteinte ce 20 novembre, mais son écho, porté par ses nombreux livres, ses centaines d’entretiens écrits et audiovisuels, continuera longtemps d’être audible. L’ANACR, qui s’incline avec respect devant la mémoire de Daniel Cordier, s’en fera le relais vers les jeunes générations. 

Paris, le 20 novembre 2020

Le Bureau National de l’ANACR

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LUTTER CONTRE LE TERRORISME

Le terrorisme – c’est-à-dire la volonté de terroriser pour imposer, par une violence extrême allant jusqu’au meurtre, à des personnes, à une société, à une nation ou (et) au monde un projet politique, une idéologie, laïque ou religieuse, ce dont l’Histoire ancienne ou récente offre hélas de multiples exemples - a frappé à nouveau dans notre pays ; à deux reprises ces derniers jours, en s’attaquant à des journalistes devant l’ancien siège parisien de Charlie Hebdo, en assassinant de manière particulièrement barbare un enseignant d’histoire-géographie d’un collège de Conflans-Sainte-Honorine.

La condamnation de tels actes ne peut qu’être totale, et l’ANACR, porteuse des valeurs démocratiques et humanistes de la Résistance, s’y associe pleinement, en exprimant ses sentiments de profond respect à la mémoire de Samuel Paty, et sa compassion solidaire envers son épouse, son fils, sa famille, ses collègues enseignants. 

La lutte contre le terrorisme – en l’occurrence à référence islamique – doit être menée avec constance, sans faiblesse, en prenant à cette fin les mesures s’avérant nécessaires, mais au nom et dans le respect de valeurs morales humanistes et démocratiques les encadrant ; valeurs humanistes et démocratiques par là-même supérieures à celles des criminels terroristes qui en sont la négation, lesquelles doivent être combattues sans concessions, sur le plan des idées et de leur traduction politique et organisationnelle.

La nécessaire recherche – en premier lieu pour prévenir leur récidive - des circonstances ayant conduit un jeune de 18 ans à devenir un assassin ne peut fournir la moindre excuse à son acte, ou à une tentative de le relativiser. 

Elle ne saurait aussi conduire à généraliser son comportement atroce à toute une appartenance religieuse, à toute une appartenance ou origine nationale, aux communautés immigrées et réfugiées fuyant le racisme, la guerre et les dictatures répressives ; immigrés et réfugiés que la France s’honore d’accueillir au grand dam des racistes, des xénophobes, des intégristes, terroristes ou non, et des dictateurs. 

Paris le 17 octobre 2020
L’ANACR

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CONTRE L’ODIEUSE PROFANATION

Le négationnisme des crimes du nazisme, perpétrés dans toute l’Europe occupée, et du génocide monstrueux associé à son nom, qui firent des millions de victimes délibérément assassinées, n’est pas une opinion : c’est un délit.

Un délit puni depuis 1990 par la Loi dans notre pays, comme il l’est explicitement par la législation d’une quinzaine de pays européens. 
C’est aussi un crime contre la vérité historique, dramatiquement attestée par la découverte des charniers des massacres perpétrés par les nazis et leurs complices, tant au sein même des populations civiles asservies que dans les camps de concentration, par des centaines de milliers de témoignages directs, et même par les aveux de milliers de tortionnaires y ayant pris part.

Ce délit contre la Loi, commis de manière récidivée par le triste personnage mentionné dans l’inscription ayant ce 21 août 2020 souillé le monument à la mémoire des 642 victimes – femmes, hommes, vieillards et enfants – massacrés le 10 juin 1944 à Oradour-sur-Glane par une unité SS de la Division Das Reich, a été sanctionné à plusieurs reprises par la Justice.

Ce crime contre la vérité historique, dont la réalité reste inscrite jusqu’à aujourd’hui dans les ruines du village martyre et dans la mémoire de Robert Hébras, seul survivant du massacre présent parmi nous et auquel nous tenons à réaffirmer notre soutien et dire notre affectueuse estime, est particulièrement odieux par son contenu et par le lieu choisi par son – ou ses – lâche(s) auteur(s) pour le commettre.
L’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, sa direction, tous ses adhérents, partagent l’émotion et l’indignation de toutes celles et ceux qui condamnent la profanation commise à Oradour-sur-Glane et exigent que tout soit mis en œuvre pour en identifier le – ou les – auteur(s) afin qu’il(s) soi(en)t déféré(s) devant la Justice.

le 22 août 2020
l’ANACR
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CONTRE LA DECLARATION REVISIONNISTE

DU PARLEMENT EUROPEEN

Le 1er février 2006, suite à l’adoption le 25 janvier précédant par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe d’une «Résolution 1481» assimilant dans l’un de ses attendus les ex-régimes communistes d’Europe orientale et centrale au régime nazi, l’ANACR, «sans cautionner pour autant les régimes qui, avant comme après-guerre, s’en sont réclamés, ainsi que les graves atteintes aux libertés et aux droits de l’homme qu’ils commirent en son nom, s’élev[ait] fermement contre les tentatives d’assimiler l’idéal communiste à l‘idéologie nazie, tentatives qui – telle celle récemment menée à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe - n’ont d’autre objet ou pour conséquence que de relativiser le caractère monstrueux et la spécificité du nazisme». Et rappelait qu’«au nom de leur idéal, des millions de communistes, tant dans les pays occupés par les nazis, l’Italie fasciste ou le Japon, qu’en Allemagne même et dans les autres pays fascistes, ont, fraternellement unis aux autres résistants de toutes opinions démocratiques, lutté avec eux pour abattre la «bête immonde», et que des centaines de milliers voire des millions d’entre eux ont donné leur vie dans ce combat pour la Liberté et la dignité humaine. Elle rappel[ait] aussi le rôle capital de l’Union soviétique aux côtés des alliés américains, britanniques et français dans la victoire sur l’Allemagne hitlérienne et le fascisme japonais».

Treize ans plus tard, se référant explicitement à cette «Résolution 1481» du Conseil de l’Europe, le Parlement de l’Union européenne, dans sa session du 19 septembre 2019 – a récidivé, en adoptant une déclaration «sur l’importance de la mémoire européenne pour l’avenir de l’Europe» concernant le Pacte germano-soviétique d’août 1939, dont c’est le 80ème anniversaire et qui est présenté en ces termes comme étant le responsable de la 2ème Guerre mondiale : «la Seconde Guerre mondiale, conflit le plus dévastateur de l’histoire de l’Europe, a été déclenchée comme conséquence immédiate du tristement célèbre pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939, également connu sous le nom de pacte Molotov-Ribbentrop, et de ses protocoles secrets, dans le cadre desquels deux régimes totalitaires ayant tous deux l’objectif de conquérir le monde se partageaient l’Europe en deux sphères d’influence»…

Les députés européens – dont hélas des Français n’étant pas tous du Rassemblement national - ayant signé ce texte ont ainsi escamoté l’Anschluss de l’Autriche par le Reich en février 1938, l’occupation des Sudètes tchécoslovaques abandonnés en octobre 1938 à Hitler lors de la Conférence de Munich par la France et la Grande-Bretagne, le démembrement de la Tchécoslovaquie et l’annexion au Reich de la Bohême-Moravie en mars 1939, mais aussi les agressions italiennes contre l’Ethiopie en octobre 1935 et contre l’Albanie en avril 1939, du Japon contre la Chine en 1937, tous événements intervenus avant la signature du Pacte germano-soviétique… Pensent-ils que ces événements n’auraient aucun rapport avec la Seconde Guerre mondiale ? Si tel était le cas, ce serait plus que navrant, affligeant !

Ce texte du Parlement européen du 19 septembre 2019 constitue de fait un véritable manifeste d’écriture révisionniste de l’Histoire, qui a soulevé dans la plupart des pays de l’Union Européenne l’indignation non seulement des anciens combattants contre le nazisme et le fascisme, mais aussi celle de femmes et d’hommes de diverses sensibilités de toutes générations soucieux de vérité historique, de ne pas voir banalisée la spécificité génocidaire du nazisme en la diluant dans le concept de totalitarisme, d’élus de toutes tendances démocratiques ainsi que de très nombreux historiens spécialistes de la Seconde Guerre mondiale.

La «Fédération Internationale des Résistants» («F.I.R.»), qui rassemble 38 associations d’anciens Résistants et de passeurs de mémoire des valeurs et combats de la Résistance – dont l’ANACR - de 24 pays européens et Israël, a publié le 24 septembre dernier à propos de cette Résolution du Parlement européen la déclaration suivante, à laquelle l’ANACR – qui réitère sa condamnation du 1er février 2006 - s’associe pleinement : «La FIR et ses fédérations membres ne peuvent approuver cette résolution en aucune façon. Le texte de la déclaration [du Parlement européen] n'indique pas l'avenir de l'Europe, mais constitue un retour idéologique aux pires moments de la guerre froide… »  

Le 15 novembre 2019

L’ANACR

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LUTTER CONTRE L’ANTISEMITISME ET TOUS LES RACISMES

 

Depuis que l’extrême-droite a été portée au début des années 1970 sur les fonts baptismaux par les héritiers directs des fascistes et collaborateurs de la période noire de l’Occupation de notre pays, le discours raciste a connu une expansion à la mesure du développement de son influence électorale. D’autant plus que d’autres forces politiques, par conviction ou surenchère démagogique à visée électorale, en ont repris les thèmes, contribuant ainsi à la diffusion du poison.

Les immigrés ont été ces dernières décennies constamment visés par ce discours raciste et xénophobe, un discours qui a pris ces dernières années une ampleur et une virulence inégalées alors que se développaient d’importants mouvements migratoires de populations fuyant la misère, la répression, la guerre. En ont été la cible des immigrés venus d’Afrique Noire, des Arabes et Kurdes du Proche-Orient et du Maghreb, d’Asie du Sud mais aussi des Roms venus d’Europe centrale, orientale et balkanique.

Depuis ces dernières années a resurgi, en s’appuyant de manière contemporaine sur la crise sociale, la dégradation des conditions de vie de la population de notre pays et sur le contexte du conflit du Proche-Orient, un discours raciste, puisant ses racines dans l’antisémitisme de l’Affaire Dreyfus, des ligues fascistes de l’entre-deux guerres et du régime pétainiste, et qui, reprenant les poncifs les plus éculés faisant de tous les Juifs des gens riches, les désigne comme les véritables détenteurs du pouvoir économique et les manipulateurs complotistes du pouvoir politique, les solidarise indistinctement avec la politique d’Israël au Proche-Orient notamment dans sa négation des droits nationaux du peuple palestinien.

Ce discours raciste anti-Juifs, antisémite, est une falsification intolérable de la réalité dans ses dimensions historiques, sociologiques, politiques, il a hélas déjà tué dans notre pays. Ces crimes odieux, qu’illustre le sort tragique d’Ilan Halimi, des enfants de l’école juive de Toulouse, de Sarah Halimi et Mireille Knoll, dont les auteurs et complices doivent être le plus sévèrement punis, quelles que soient leurs motivations, auxquelles aucune perversion de raisonnement ne peut apporter la moindre justification, doivent cesser ; il faut les condamner avec la plus grande énergie et manifester la plus grande vigilance à l’encontre des discours et actes antisémites, particulièrement dans un pays comme le nôtre où, dans un passé pas si lointain, ils ont fait des dizaines de milliers de victimes.

Le combat contre l’antisémitisme, contre tous les racismes et la xénophobie, doit être une préoccupation de tous, en premier lieu des pouvoirs publics, des médias et du système éducatif. A l’ignorance et aux préjugés tenaces il faut opposer la connaissance. Ainsi, la communauté juive est, comme d’autres, une composante fondatrice du peuple français depuis le haut-Moyen âge, et il est inacceptable que quiconque, quelle que soit son idéologie, prétende que les Juifs ne sont pas des Français comme les autres et dise que leur place serait ailleurs que dans leur pays.

L’ANACR est porteuse de la mémoire des combats de la Résistance, qui rassembla dans ses rangs des femmes et des hommes qui croyaient au ciel dans la diversité de leurs religions ou qui n’y croyaient pas, qui étaient Français de naissance ou immigrés, naturalisés ou non, mais qui partageaient le même idéal antifasciste, démocratique, humaniste et antiraciste. Ce combat reste aujourd’hui pleinement le sien.

Le 18 février 2019                              

L’ANACR

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CONTRE TOUTE CONFUSION MEMORIELLE


L’Armistice signé le 11 novembre 1918 entre les plénipotentiaires allemands et alliés mettait un terme à la poursuite de la première des grandes tragédies du 20ème siècle que connurent la France, l’Europe et le Monde : la Première Guerre mondiale. Une guerre qui fit 18,6 millions de morts, dont 7,9 millions de militaires dont 1,4 million de Français, 21,22 millions de blessés militaires dont 4, 266 millions de Français, des dizaines de millions d’orphelins…En cette période commémorative du Centenaire de la première Guerre mondiale, c’est en premier lieu à elles et eux que nous pensons…

C’est pourquoi l’ANACR a désapprouvé le fait d’associer à la date du 11 novembre l’hommage rendu à toutes les victimes de tous les conflits. Celles de la Première Guerre mondiale, par leur ampleur, par le traumatisme ressenti par des centaines de milliers de leurs familles et par la société française méritent qu’une journée d’hommage spécifique leur soit dédiée. Hommage auquel elle s’associe.

Une polémique a été ouverte concernant Pétain et son éventuelle intégration dans un hommage aux maréchaux de France ; l’idée en a heureusement été abandonnée. Rappelons tout d’abord que la notion de «vainqueur de Verdun» associée au nom de Pétain, leitmotiv pendant 4 années de la propagande du régime de l’Etat français entre 1940 et 1944 dont il fut le chef, a été contestée dès le début des années 1920 par Clémenceau, Joffre et Foch, et que sa pertinence est encore de nos jours matière à controverse historique entre historiens spécialisés de la Première Guerre mondiale.

Rappelons aussi que depuis sa condamnation le 15 août 1945 par la Haute-Cour de Justice à la peine de mort pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison, à la dégradation nationale et à l’indignité nationale, c’est d’«ex-maréchal de France» qu’il faut parler. Et que Pétain, ce fut dès juin 1940 le défaitisme qui conduisit à l’armistice capitulard, l’assassinat en juillet de la République, la «voie de la collaboration» avec l’Allemagne dans laquelle il déclara s’engager après son entrevue avec Hitler à Montoire, la politique antisémite qu’il mit en œuvre dès octobre 1940… Ce qui se prolongea notamment par la mise en place d’un meurtrier système répressif à l’égard des démocrates, des patriotes, des Résistants, par la participation aux côtés des nazis à la déportation des Juifs vers les camps de la mort, par la création de la criminelle Milice française…

Il n’est pas dans notre propos d’effacer quiconque de l’Histoire. De là à célébrer un personnage tel que Pétain, il y a un pas que l’on ne saurait franchir.

Le 8 novembre 2018

L’ANACR

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CONDAMNATION DE LA BARBARIE DU TERRORISME

De nouveau la barbarie du terrorisme a frappé notre pays, assassinant à Carcassonne le passager d’une voiture, et à Trèbes un client et un employé de supermarché, ainsi qu’un lieutenant-colonel de gendarmerie ayant courageusement proposé de se substituer à une employée prise en otage par le criminel se réclamant de l’intégrisme religieux dit «Etat islamique», sacrifiant ainsi sa vie. D'autres victimes du tueur – qui a fini par être neutralisé - sont ou ont été dans un état critique.

La condamnation de tels actes ne peut qu’être totale, ils ne peuvent trouver aucune justification, de quelque ordre que ce soit. Et la volonté de lutter en France et à l’étranger contre leurs auteurs, leurs complices, leurs commanditaires, et l’idéologie qui les inspire doit être sans faille, les moyens nécessaires pour les combattre mis en œuvre, et ce dans le respect de nos valeurs.

Car, si l’intégrisme et le terrorisme qui en découle menacent nos vies et notre mode de vie, ils menacent aussi directement nos principes humanistes et démocratiques qu’ils abhorrent et dénoncent, et indirectement en suscitant des discours xénophobes, autoritaires, potentiellement liberticides qui hélas se multiplient.

En ces moments dramatiques, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) s’associe à la douleur des familles des victimes de Carcassonne et Trèbes, Jean Mazières, Christian Medves, Hervé Sosna et Arnaud Beltrame, et pleinement à l’hommage rendu à l’abnégation du lieutenant-colonel Beltrame.                                                                               

 Le 26 mars 2018

  L’ANACR

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POURSUIVRE LE COMBAT DES RESISTANT(E)S

CONTRE LE FASCISME


Comme la langue d’Esope, Internet peut être le meilleur et le pire.

Le meilleur c’est, en ces temps anniversaires de la création du Conseil National de la Résistance et de la publication de son Programme, faciliter la transmission de la mémoire de ce que furent les combats et les valeurs des Résistantes et des Résistants, l’hommage rendu à leurs sacrifices, aux victimes de la barbarie fasciste et nazie. Ce sont cette transmission et cet hommage qui doivent en premier lieu nous mobiliser car, outre qu’ils participent au devoir de mémoire, ils répondent au besoin de mémoire de notre société, ils sont un antidote aux poisons du fascisme, de la xénophobie et du racisme qui diffusent aujourd’hui dangereusement.

Le pire, ce sont ces sites internet de ces partis d’extrême-droite qui, pays après pays, sur la base de discours démagogiques, populistes, xénophobes, anti-immigrés et racistes largement diffusés sur le web, entrent dans les parlements nationaux au gré des scrutins qui se succèdent, y intègrent des coalitions voire des majorités de droite extrême et d’extrême-droite, s’approchent des gouvernements ou même y accèdent. C’est là le véritable danger qui menace y compris en France, et qu’il faut combattre sans faillir.

Et il y a aussi sur Internet l’odieux, arme de propagande de groupuscules le plus souvent réduits à quelques individus, et qui escomptent bien, par les réactions légitimes que ne peuvent que susciter leurs provocations ignobles, telles leurs insultes contre les Résistant(e)s et les Déporté(e)s, sortir ainsi un peu de leur obscure marginalité. Nombre d’entre eux, conscients de tomber sous le coup des lois de la plupart des pays européens, se gardent bien de signer leurs abjections, de donner une adresse et prennent la précaution de domicilier leurs sites dans de lointains pays insulaires du Pacifique ou aux… Etats-Unis, où le Premier amendement de la Constitution sur la liberté d’expression – y compris celle des nazis ! - leur garantit l’impunité et la poursuite de leurs méfaits, les plaçant ainsi hors d’atteinte de la justice française.

Ayant parfois un statut juridique légal, d’autres groupuscules, souvent de ce fait plus précautionneux dans leurs expressions publiques car pouvant être l’objet de poursuites, mais partageant fondamentalement la même idéologie fasciste que les anonymes de l’Internet, emploient la même tactique de provocations dans l’espoir de susciter des réactions les rendant visibles et leur permettant d’accéder à la presse locale voire nationale, à la télévision régionale ou nationale. L’un d’entre eux - animé par un «dissident» (?) du Front national, qui cherche ainsi à se faire un nom dans le microcosme de la «fachosphère» - a, sans vraiment croire à leurs chances de réussite, multiplié récemment - pour donner l’illusion d’une implantation nationale - les demandes d’ouverture de local à travers la France, dont la plus provocatrice a été effectuée à Tulle, ville martyre.

Il est de la responsabilité des Pouvoirs publics nationaux de veiller à ce que tous les agissements et dires de ces groupuscules fascistes et néonazis tombant sous le coup de la loi française soient poursuivis, à ce que leurs auteurs soient condamnés sans faiblesse et leurs structures – y compris virtuelles – interdites. Il est de celle des Pouvoirs publics municipaux et départementaux de faire échec à leurs tentatives d’implantation ou d’expression locale, qui sont par leur nature des troubles de l’ordre public, car il serait impensable qu’elle ne suscitent pas la protestation scandalisée de tous les humanistes, démocrates, républicains, antifascistes, au premier rang desquels se situent les militants de l’ANACR.

L’ANACR qui, en le rappelant et en en diffusant les valeurs, affirme sa volonté de poursuivre le combat des Résistant(e)s contre le fascisme et dit son affectueuse solidarité avec les Ancien(ne)s Résistant(e)s et Déporté(e)s victimes d’insultes et calomnies.

Le 20 mars 2018

L’ANACR

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EN FIDELITE AUX VALEURS DE LA RESISTANCE


En ce premier semestre 2017, le peuple français a été et est appelé - lors des élections présidentielles et législatives - à choisir celles et ceux qui auront à diriger la France dans les cinq prochaines années, à choisir des options qui engageront son destin pour plus longtemps.

Le résultat obtenu le 23 avril par la candidate du Front National au premier tour de l’élection présidentielle – plus de 7 600 000 voix, plus d’1,2 million de plus qu’en 2012 – soulève une vive inquiétude, car elle traduit une progression des idées xénophobes et liberticides qu’elle professe ; inquiétude d’autant plus grande que d’autres candidats, par conviction ou surenchère démagogique à visées électoralistes, s’en sont parfois fait l’écho.

Cette progression révèle l’ampleur de la crise morale, sociale et de la démocratie que connaît notre pays, très largement la conséquence de la remise en cause -encore accentuée cette dernière décennie - du pacte social et républicain mis en place à la Libération en s’inspirant du Programme du Conseil National de la Résistance (C.N.R.), de la remise en cause des principes de maintien de la paix, de coopération entre les nations et de solidarité entre les peuples concrétisés par la création de l’ONU en 1945.

Fidèle aux valeurs humanistes, patriotiques et démocratiques de la Résistance, ayant inspiré la lutte des Résistantes et Résistants, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance n’a cessé, depuis sa création en 1945, de combattre la xénophobie et les résurgences du fascisme, masqué ou non, de se prononcer pour une société juste et fraternelle, pour un monde pacifique et solidaire.

A l’heure où, en mai et juin prochain, les Françaises et les Français vont à nouveau devoir s’exprimer, en élisant le nouveau Président de la République et les député(e)s d’une nouvelle Assemblée nationale, l’ANACR les appelle à - en conscience et en toute liberté - prendre en compte dans la détermination de leurs choix ces valeurs exprimées par le Programme du CNR, ainsi que la nécessité de prolonger, sans faiblesse ou complaisance, le combat antifasciste des Résistant(e)s.

Paris, le 24 avril 2017

 L’ANACR
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COMMUNIQUÉ SUR LES ATTENTATS AU BATACLAN ET AU STADE DE FRANCE


L’ANACR, bouleversée, tient, en ces heures tragiques, à exprimer en premier lieu avec la plus grande émotion ses sentiments de profonde solidarité aux familles des victimes disparues, aux blessés auxquels nous souhaitons le meilleur et le plus rapide rétablissement.

Les dramatiques événements ayant ensanglanté ce 13 novembre notre pays, à Paris et à Saint-Denis, ne peuvent, par l’ampleur du nombre des victimes, 129 morts et plus de 350 blessés dont près d’une centaine très graves, par le mode opératoire, le mitraillage aveugle et en masse de civils, ainsi que par les motivations des auteurs de ce crime, terroriser les populations pour les amener à faire pression sur leurs dirigeants et responsables militaires, que rappeler les heures les plus sombres de notre histoire qu’illustrent douloureusement les noms de Tulle, Oradour, Maillé, Ascq…

Aujourd’hui comme hier, il faut faire face, faire front, et vaincre les assassins. Mais il faut mener cette lutte dans le respect de nos valeurs, démocratiques, humanistes, antiracistes, alors même que dans ce contexte tragique que nous vivons, des voix s’élèvent pour stigmatiser une population immigrée ou d’origine immigrée, toute une communauté religieuse, appeler à des mesures d’exception potentiellement attentatoires aux libertés ; ce qui serait de fait s’inscrire dans la logique de ceux que nous voulons combattre, ce qui serait inacceptable.

Il nous faut, dans la lutte contre le terrorisme international dont la France - avec d’autres nations - a été victime, réaffirmer ces valeurs démocratiques, humanistes, antiracistes pour lesquelles les Résistant(e)s se sont levé(e)s, réaffirmer le rôle que doivent jouer les instances de concertation internationale sur les plans diplomatique et militaire, en premier lieu l’Organisation des Nations-Unies qu’ont mis en place il y a 70 ans les vainqueurs du fascisme et du nazisme, et demander aux dirigeants de notre pays de s’inscrire dans cette démarche ; car elle est, par la fidélité à ce que nous sommes et nous différencie des barbares, la meilleure réponse aux criminels qui ont frappé notre pays et à ceux qui les ont commandités.

Paris, le 15 novembre 2015

L’ANACR

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CONDAMNATION DE L’ATTENTAT A CHARLIE HEBDO


C’est avec une intense émotion que l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR) a pris connaissance de l’odieux attentat criminel perpétré contre le journal «Charlie Hebdo» et, s’inclinant devant celles et ceux qui en ont été victimes, le condamne vigoureusement.

Lorsqu’ils rédigèrent le Programme du Conseil National de la Résistance, les Résistants y consacrèrent un paragraphe à la liberté de la Presse, cette liberté reste une valeur fragile et menacée.

Un écrit, un dessin, une déclaration peuvent – telle l’apologie du racisme et du fascisme – tomber sous le coup de la Loi, cela ne saurait en aucun cas justifier le meurtre ou le massacre.

Les journalistes de Charlie Hebdo, avec leur sensibilité propre, se situaient elles et eux dans le camp de la liberté, de la démocratie, ces valeurs pour lesquelles se levèrent et souvent donnèrent leur vie les Résistants.

Nous nous associons pleinement à l’hommage qui leur est rendu.

Le 8 janvier 2015

 L’ANACR
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DECLARATION SUR L’OPERATION PLOMB DURCI A GAZA


Six ans après l’«Opération plomb durci», menée dans la bande de Gaza par Israël en décembre 2008-janvier 2009, qui en 22 jours entraina la mort de 1 400 Palestiniens, dont environ 300 enfants et des centaines de civils, la guerre fait à nouveau rage au Proche-Orient. Preuve s’il en était besoin que les politiques de force qui ont prévalu depuis plus d’un demi-siècle n’ont toujours fait que préparer le conflit suivant, en même temps qu’elles semaient la mort et les destructions, qu’elles attisaient les haines, favorisaient la montée des extrémismes, déstabilisaient la région et mettaient en péril la paix mondiale.

Près d’un mois depuis le début de la nouvelle offensive israélienne contre Gaza, le sinistre bilan de «Plomb durci» est dépassé : plus de 1800 Palestiniens ont déjà été tués, dont plusieurs centaines d’enfants, des milliers d’autres blessés. Des tirs d’artillerie, de blindés, de navires de guerre ont, avec des bombes et missiles largués par avions ou drones, écrasé des quartiers entiers d’habitation, des écoles – dont plusieurs administrées par l’ONU, touché des hôpitaux, détruit des équipements collectifs vitaux pour la population. Plusieurs centaines de milliers de personnes sont réfugiées, sans abri. Il faut que la communauté internationale fasse cesser sans condition la poursuite de ce massacre et vienne d’urgence en aide aux populations civiles.

Les racines du conflit sont multiples, plongeant dans l’histoire ancienne et récente de la région et du monde, les raisons de sa persistance mêlant aspirations nationales légitimes de tous les peuples, ambitions hégémoniques régionales, rivalités stratégiques mondiales. Un contexte rendant difficile la définition des conditions d’une paix juste et durable.

Ce n’est qu’en respectant les principes de la Charte de l’O.N.U., par le recours à la négociation, en prenant en compte l’aspiration de tous les peuples de la région à vivre en paix, dans un Etat national - y compris pour le peuple palestinien qui en est privé par la force - à l’indépendance et à l’intégrité territoriale garanties par la communauté internationale dont on doit faire respecter les décisions, que pourra s’établir cette paix juste et par là même durable.

Condamnant avec fermeté les attaques délibérées dont sont victimes les populations civiles, palestinienne et israélienne, l’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR), fidèle aux valeurs humanistes qui ont inspiré le combat des Résistants et leur refus de l’oppression, appuiera toutes les initiatives – en premier lieu celles que se doit de prendre la France – pouvant contribuer à mettre au plus vite un terme à l’actuelle effroyable et révoltante effusion de sang, en respectant les droits des peuples, dont le premier est le droit à la vie.

Paris, le 1er août 2014

L’ANACR
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SE SOUVENIR DU PASSÉ POUR

NE PAS RISQUER DE LE REVIVRE


Il y a bientôt 80 ans, le 6 février 1934, dans une France en profonde crise économique, sociale, politique et morale, les ligues factieuses tentaient de prendre d’assaut le Palais-Bourbon, et une presse d’extrême-droite - parfois relayée par des politiciens de droite - suscitait et attisait une hostilité contre les institutions démocratiques de la République, baptisée «la gueuse», s’en prenait aux hommes politiques républicains, aux Juifs auxquels une campagne antisémite haineuse attribuait tous les maux, aux immigrés souvent qualifiés de «métèques», accusés de propager des maladies, d’être des délinquants voire des criminels en puissance, de prendre le travail des Français et de «manger leur pain»… On sait ce à quoi ces discours et invectives ont conduit dans notre pays quelques années plus tard…

Dans un contexte historique certes différent, mais dans lequel s’accumulent les déceptions d’espérances, les frustrations collectives, les précarisations de la vie, les exclusions de toutes sortes, certains n’hésitent pas à renouer aujourd’hui avec les discours liberticides, xénophobes et racistes d’hier, stigmatisant les Roms, les Arabes, les Africains, les immigrés en général, les minorités religieuses ou sexuelles, à s’en prendre aux symboles de la République que sont les édifices et biens publics, aux élus, à un membre du gouvernement pour la couleur de sa peau et au Chef de l’Etat, alors même qu’il rend hommage, au nom de la Nation, le 11 novembre, à Paris et à Oyonnax, à ceux qui sont tombés lors de la 1ère Guerre mondiale, à celles et ceux qui se sont levés contre l’occupant nazi et ses complices pour libérer la France et y rétablir les libertés démocratiques.

C’est là une atmosphère délétère particulièrement dangereuse et qui appelle à une vigilance sans concessions, qui nécessite de s’opposer à toutes les résurgences contemporaines d’idéologies dont l’Histoire a dramatiquement concrétisé l’aboutissement criminel que potentiellement elles portaient, de dénoncer toutes complaisances et compromissions avec elles.

La «bête immonde» du racisme et du fascisme est hélas encore vivante, la terrasser avant qu’elle ne puisse férocement mordre à nouveau est une nécessité. En passant aux générations contemporaines la mémoire de ce que furent les crimes du fascisme, avant qu’il accède au pouvoir et après qu’il y fut, et celle de la lutte que menèrent pour s’y opposer les antifascistes et Résistants de notre pays, notre Association entend par là-même prendre toute sa part à ce combat démocratique.

Le 26 novembre 2013

L’ANACR
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JOURNEE NATIONALE DE LA RESISTANCE

LE VOTE HISTORIQUE DU SENAT


Ce 28 mars 2013, le Sénat a adopté la proposition de loi n°350 relative à l’Instauration du 27 mai comme Journée Nationale de la Résistance, présentée par Jean-Jacques Mirassou et les membres du Groupe socialiste et apparentés.

L’ANACR qui, il y a près de vingt ans, avait pour la première fois formulé cette demande et qui depuis – rejointe par d’autres Associations et soutenue par l’UFAC – n’a cessé de mener la lutte pour que par cette instauration de la Journée Nationale de la Résistance, soit rendu hommage au combat et aux sacrifices des Résistants et soit reconnu le rôle historique de la Résistance aux côtés des Français libres et des forces alliées dans la libération de notre pays et la victoire sur le nazisme, se réjouit de ce vote des sénateurs de tous les groupes : vote acquis à la quasi-unanimité (346 pour sur 348) qui n’est pas sans évoquer celle constitutive du Conseil National de la Résistance sous la Présidence de Jean Moulin, le 27 mai 1943.

Dans une lettre adressée le 7 octobre 2012 à Monsieur le Président de la République par les délégués à son Congrès national réuni à Lons-le-Saunier, notre Association avait rappelé cette demande et exprimé le souhait que 27 mai 2013, 70ème anniversaire de la création du CNR, soit l’opportunité saisie pour y faire droit. Lors de sa rencontre avec Monsieur le Ministre Chargé des Anciens Combattants le 17 janvier dernier, et lors de son audition au Sénat le 5 mars suivant par M. le Rapporteur de la Proposition de Loi concernant l’instauration de la Journée Nationale de la Résistance, la direction de l’ANACR a renouvelé ce souhait.

Nous nous adressons donc à Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, ainsi qu’à Messieurs les Présidents des groupes parlementaires de l’Assemblée, pour que soit inscrit sans attendre à l’Ordre du Jour de ses travaux l’examen du texte adopté par le Sénat et afin que, par son adoption dans les mêmes termes, le 27 mai 2013 soit la Première Journée Nationale de la Résistance ayant un caractère officiel.

Pour la Présidence Nationale de l’ANACR

Louis CORTOT

Compagnon de la Libération

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HONORER DE MANIERE SPECIFIQUE LA MEMOIRE

DES VICTIMES DE CHAQUE CONFLIT


Le souvenir de près de 1 million et demi de tués, de millions de gazés, blessés et mutilés entre 1914 et 1918, de millions de veuves et d’orphelins, reste présent avec force chaque 11 novembre, lorsqu’autour des Monuments aux Morts où leurs noms sont gravés, la Nation, dans chaque ville et village de France, rend annuellement depuis 1922 hommage à leur sacrifice pour préserver l’indépendance et l’intégrité de notre pays.

L’ampleur inégalée du drame qu’a représenté pour la France la Première Guerre mondiale justifierait s’il en était besoin que soit gardée sa spécificité à la cérémonie du 11 novembre, sans que lui soit associée la mémoire des victimes d’autres conflits dans lesquels notre pays fut impliqué quand son indépendance et la liberté de son peuple furent à nouveau menacées, ou lorsqu’il fut confronté à ceux liés au processus mondial de décolonisation.

Tous eurent leur spécificité, tous s’accompagnèrent de lourds sacrifices arrachant des femmes et des hommes à l’affection des leurs, meurtrissant les corps et les âmes de nombre de ceux qui y survécurent, laissant dans la conscience des familles et de la Nation une empreinte indélébile.

Entre 1940 et 1945, dans notre pays asservi les combattants volontaires de la Résistance qui, s’étant dressés contre l’occupant nazi et ses complices pétainistes, sont morts sous la torture, fusillés, massacrés, au combat ou dans les camps nazis, de même que hors de nos frontières les Français Libres qui, ayant volontairement répondu à l’appel du 18 juin du Général de Gaulle, sont tombés sur les fronts d’Afrique, d’Asie, d’Europe, de l’Atlantique et du Pacifique, méritent que la mémoire non seulement de leur sacrifice mais aussi du sens du combat patriotique, démocratique, humaniste, antifasciste pour lequel ils ont donné leur vie soit honorée de manière spécifique.

C’est pourquoi l’ANACR ne saurait approuver l’idée de M. le Président de la République – qui dans son intervention n’a pas cité les Combattants de 39-45, les Résistants, les Déportés et les Français libres -d’honorer de manière indifférenciée, le 11 novembre, la mémoire de celles et ceux qui sont tombés durant tous les conflits dans lesquels la France a pu et peut se trouver impliquée ; car cela aurait pour conséquence, par la confusion mémorielle qu’elle instaurerait, d’hypothéquer gravement la mémoire de chacun d’eux. Et, quelle que soit la précaution prise par le chef de l’Etat en affirmant qu’aucune commémoration ne sera supprimée, elle s’inscrit de fait dans la démarche de Journée unique du souvenir, condamnée par l’UFAC et la quasi-totalité des Associations du Monde Combattant.

Quant à la proposition d’inscrire sur les Monuments aux Morts les noms de tous les «Morts pour la France», elle comporte - par les critères larges d’attribution du titre il y a plus de six décennies - le risque de voir dans certains cas être aussi concernées par cette mesure des personnes ayant appartenu pendant l’Occupation aux organisations collaborationnistes et aux services criminellement répressifs du régime dit de l’Etat Français ; ce qui serait source de scandale et de trouble.

Un projet de loi doit être déposé par le Gouvernement pour donner une assise légale à la proposition de Monsieur le Président de la République, l’ANACR s’adressera à tous les Groupes parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat pour leur demander de ne pas le voter.

Paris, le 12 novembre 2011

L’ANACR
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COMMUNIQUE


C’est le jour anniversaire de l’exécution il y a 67 ans par les nazis au Mont-Valérien le 21 février 1944 de 20 immigrés du Groupe Manouchian-Boczov, tombés pour la Libération de la France et la liberté de son peuple au côtés de 3 Français, que Marine Le Pen a choisi pour stigmatiser les immigrés venus trouver dans notre pays liberté et mieux-être en y apportant leur courage et leur intelligence.

Joignant la profanation à l’odieux, Marine Le Pen ose évoquer sans vergogne à cette occasion pour justifier ses propos xénophobes le nom de Jean Moulin qui, tentant le 17 juin 1940 de se suicider pour ne pas être contraint par l’occupant d’accuser faussement des tirailleurs sénégalais, est le symbole même de valeurs humanistes à l’antithèse de celles que véhicule son discours.

L’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance condamne vigoureusement cette utilisation des mots «Résistance», «patriotes» - ainsi que du nom de Jean Moulin - par un parti dont le nom même de «Front National» est un abus de langage, l’authentique «Front National pour la Libération et l’Indépendance de la France» ayant précisément combattu jusqu’à la Libération - au prix de nombreux morts - ceux dont l’occupation de la France aurait été - selon Le Pen père - «douce».

Plus que jamais est nécessaire de se souvenir du combat et de transmettre les valeurs de la Résistance car, nous en avons une preuve de plus par le discours de Marine Le Pen, la «bête immonde» de la xénophobie n’est pas morte.

Paris le 23 février 2011

La Délégation permanente

du Bureau National de l’ANACR

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COMMUNIQUÉ

 
L’Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance, après avoir pris connaissance de la composition du nouveau Gouvernement établie le 14 novembre 2010,

réaffirme son attachement aux principes du Droit à réparation et aux institutions chargées de son application, en premier lieu à un ministère – ou à un secrétariat d’Etat – spécifique, chargé des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, disposant d’un budget autonome et interlocuteur au niveau gouvernemental du Monde Combattant.

Paris, le 17 novembre 2010

L’ANACR
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POUR LE RESPECT DE TOUTES LES DATES DE MEMOIRE


Durant le XXème siècle notre pays a participé à de nombreux conflits, sur son sol ou loin de ses frontières. A deux reprises, ils ont pris la dimension d’une conflagration mondiale. Tous eurent leur spécificité, tous s’accompagnèrent de lourds sacrifices arrachant des femmes et des hommes à l’affection des leurs, meurtrissant les corps et les âmes de nombre de ceux qui y survécurent, laissant dans la conscience des familles et de la Nation une empreinte indélébile.

Le dernier Poilu vient de nous quitter, mais le souvenir de près de 1 million et demi de tués, des millions de blessés et de gazés, des millions de veuves et d’orphelins, reste et restera présent avec force chaque 11 novembre, lorsqu’autour des Monuments aux Morts où leurs noms sont gravés, la Nation, dans chaque ville et village de France, rend et rendra hommage à leur sacrifice pour préserver l’indépendance et l’intégrité de notre pays.

Le 18 juin, commémorant l’Appel historique du Général de Gaulle qui garda jusqu’à la victoire finale la France aux côtés des Alliés dans le combat pour abattre l’Allemagne nazie et les autres fascismes, le 27 mai, associé au nom emblématique de Jean Moulin et qui marqua l’unité sous l’autorité du Général de Gaulle de toutes les forces engagées sur le sol national dans la Résistance à l’occupation nazie et au régime collaborateur pétainiste, le 8 mai 1945, qui consacra la victoire finale des peuples et de la coalition antihitlérienne contre la barbarie nazie, sont les dates indissociables de l’hommage qui doit être rendu à celles et ceux qui, refusant l’abaissement national, la servitude, la négation de l’homme et de ses droits, se dressèrent souvent au prix de leur vie pour que nous vivions dans un pays libre dans un monde qui devrait l’être davantage

Le second conflit mondial du XXème siècle fut celui des génocides, des assassinats de masse, de l’extermination programmée des opposants, dont les camps de concentration de l’Allemagne nazie et de ses alliés furent un rouage essentiel dans leur mise en œuvre. Le 27 janvier, jour anniversaire de la libération en 1945 du camp d’Auschwitz, le dernier dimanche d’avril, durant lequel est chaque année rendu hommage à celles et ceux qui souffrirent et disparurent dans les camps de la Mort, et le 19 juillet, anniversaire de la Rafle du Vel d’hiv, tragique symbole des persécutions raciales mises en œuvre par le régime dit de l’Etat français, sont inséparables du devoir de mémoire que nous avons envers celles et ceux qui furent victimes de l’horreur.

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, après la capitulation japonaise du 2 septembre 1945, en Indochine que l’Empire nippon avait occupé, notre pays a été engagé de décembre 1946 à 1954 dans une guerre l’opposant à la République du Vietnam qui avait proclamé son indépendance. Depuis 2005, le 8 juin de chaque année, hommage est rendu au plus de 100 000 soldats français et de l’Union française tombés alors en Indochine.

De 1954 à 1962, plus de deux millions de jeunes soldats français prirent part en Afrique du Nord, principalement en Algérie, à d’autres conflits d’indépendance, dans lequel près de 30 000 d’entre eux tombèrent et qui fit plusieurs centaines de milliers de victimes civiles et militaires, algériennes et françaises. Un conflit resté jusqu’à nos jours très présent dans la mémoire de ceux qui y participèrent, de celles et ceux dont un fils, un frère, un fiancé ou un mari était alors sous les drapeaux. Le 19 mars, est l’anniversaire du jour qui, en 1962, marqua le passage d’une logique de guerre à une logique de paix dans les rapports entre les peuples français et algérien ; un hommage est depuis 2003 rendu le 5 décembre aux morts de ce conflit, depuis 2001, un autre l’est, le 25 septembre, aux combattants des forces supplétives de l’Armée française qui y participèrent.

Il est important à nos yeux que toutes ces dates, symboliques d’événements majeurs de notre histoire et même de celle du monde, qui ont influencé douloureusement le destin de notre pays, soient, pour les générations contemporaines et futures, pour les jeunes - dont nous nous réjouissons de constater qu’ils participent plus nombreux aux commémorations, non seulement des moments de recueillement mais aussi de transmission de notre mémoire nationale, d’enseignements précieux, d’affirmation de valeurs humanistes, démocratiques, patriotiques et de paix dont notre société à besoin.

C’est pourquoi, nous ne pourrions que nous opposer avec la plus extrême détermination à toute velléité d’instaurer une «Journée unique du Souvenir» qui, en supprimant l’essentiel de ces dates mémorielles, aboutirait de fait à relativiser voire à escamoter des pans entiers de notre histoire, et par là même les valeurs et les sacrifices qui en sont indissociables. Ce serait inacceptable.

(L’ANACR s’associe à cette déclaration d’Associations du monde Combattant : Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé, Amicale des Déportés Tatoués du 27 avril 1944, Association des Cheminots Combattants Anciens Prisonniers (ACCAP), Association Française Buchenwald-Dora, Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR), Association Nationale des Anciens Combattants de la Ligne Maginot et des Intervalles 1939-1940, Association Nationale des Anciens Combattants et Victimes de Guerre du CNRS, Association Nationale des Cheminots Anciens Combattants, Résistants et, Prisonniers et victimes de Guerre (ANCAC), Association Nationale des Combattants Volontaires de la Résistance (ANCVR-93), Association nationale des Médecins Combattants Volontaires de la Résistance (ANMCVR), Association Nationale des Titulaires du Titre de Reconnaissance de la Nation (ANT-TRN), Association de l’Orphelinat et des Œuvres des Médaillés militaires, Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC), Association de la Résistance Juive en France (ARJF), Comité National de Liaison des Anciens Déportés, Résistants Politiques et patriotes Résistants à l’Occupation d’Electricité-Gaz de France, Confédération Nationale des Déportés, Internés et Ayants Droit de la Résistance (CNDIADR), Fédération des Groupements d’Anciens Combattants et Victimes de Guerre de la RATP, Fédération Ouvrière et Paysanne des Anciens Combattants e Victimes de Guerre (FOPAC), Union des Engagés Volontaires Anciens Combattants Juifs, leurs enfants et Amis (UEVACJEA), union Chrétienne des Déportés, Internés et Familles, Union Nationale des Déportés, Internés et Victimes de Guerre (UNDIVG).

Le Comité d’Action de la Résistance (C.A.R.), la Fédération Nationale des Anciens Combattants en Algérie, Tunisie, Maroc (FNACA), la Fédération nationale des Déportés et internés, Résistants et Patriotes (FNDIRP), la Fédération Nationale des Déportés et Internés de la Résistance – Union Nationale des Associations de Déportés et Familles de Disparus (FNDIR-UNADIF) ont fait savoir que partageant l’hostilité à l’instauration d’une Journée Unique du Souvenir, ils avaient parllèlement entrepris des démarches convergeant avec cet Appel.

Jacques Goujat, président de l’Union Française des Associations de Combattants et Victimes de Guerre (UFAC), souscrivant aussi à la position de l’Appel quant à la Journée Unique (UFAC), a rappelé que «l’UFAC d’une part (…) la FNCPG-CATM, qui vient de tenir son 5ème congrès, ont exprimé, sans ambiguïté, leur farouche opposition à l’instauration d’un éventuel Mémorial Day et leurs souhaits que toutes les dates commémoratives soient maintenues».

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CONDAMNATION DES ATTAQUES CONTRE LES POPULATIONS CIVILES PALESTINIENNE ET ISRAELIENNE

De nouveau, les populations civiles palestinienne et israélienne sont les victimes d’attaques délibérées dans ce qui est un nouvel épisode d’un conflit né du refus de prise en compte des droits nationaux de tous les peuples de la région, en premier lieu des peuples palestinien et israélien. Ainsi que notre Association l’a souligné à plusieurs reprises, les politiques de force mises en œuvre depuis plus d'un demi-siècle au Proche-Orient afin de s’y opposer n'ont débouché que sur le conflit suivant, en même temps qu'elles semaient la mort et les destructions, qu'elles attisaient les haines, favorisaient la montée des extrémismes, déstabilisaient la région.

C'est par le recours à une négociation prenant en compte l'aspiration de tous les peuples de la région à vivre en paix, dans un Etat national à l'indépendance et à l'intégrité territoriale garanties par la communauté internationale, conformément aux principes de la Charte de l'O.N.U., qui doit être le cadre du règlement des conflits, que pourra s'établir une paix juste et par là même durable.

Condamnant avec fermeté les attaques dont sont aujourd’hui victimes les populations civiles tant palestinienne qu’israélienne, le bain de sang en cours qui doit s’arrêter, l'Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance (ANACR), fidèle aux valeurs humanistes qui ont inspiré le combat des Résistants ainsi que la lutte pour la Paix à laquelle elle n’a cessé de participer depuis sa création, appuiera toutes les initiatives - en premier lieu celles nécessaires de la France et de l’Union européenne - qui pourront contribuer à mettre au plus vite un terme à l'actuel carnage, dans le respect du droit des peuples, dont le premier est le droit à la vie.

L’ANACR

Paris, le 30 décembre 2008
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COMMUNIQUE SUR LA MORT DE PAPON

Maurice Papon est mort.

Son nom restera associé à l’une des périodes les plus sombres de notre histoire, celle qui vit notre pays occupé et martyrisé par les nazis, des Français collaborer avec eux, participer aux persécutions raciales contre les Juifs et les Tsiganes ainsi qu’à leur déportation, s’associer avec zèle à la répression contre les Résistants ; Papon, secrétaire général de la Préfecture pétainiste de la Gironde, fut l’un d’entre eux, ce qui lui valut une condamnation pour complicité de crime contre l’humanité, condamnation infamante le privant de la Légion d’Honneur.

L’A.N.A.C.R. s’élève contre toute tentative de réhabiliter Papon ou de relativiser son crime, elle a une pensée profondément émue pour tous ceux qui en furent victimes ainsi que pour leurs familles, elle affirme sa volonté de poursuivre avec constance et vigilance son combat contre le fascisme et le racisme afin que ne se reproduise jamais la tragédie que notre pays et l’Europe ont vécue il y a plus de 60 ans.

Paris, le 19 février 2007

Le Bureau National de l’ANACR

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COMMUNIQUE SUR LE CONFLIT AU PROCHE-ORIENT

 
Partageant l’émotion et les préoccupations de l’ANACR, l’«Association Nationale des Ami(e)s de la Résistance (ANACR)» s’associe pleinement à sa condamnation des attaques meurtrières menées contre les populations libanaise, palestinienne et israélienne ainsi qu’à sa demande qu’il y soit mis fin sans attendre et que la négociation dans le cadre de l’O.N.U., afin de définir les conditions d’une paix juste et durable parce que respectueuse des droits nationaux de tous les peuples et de l’intégrité territoriale de tous les Etats, se substitue à l’enchaînement des guerres qui n’ont cessé de dévaster le Proche-Orient depuis plus d’un demi-siècle.

Paris, le 8 août 2006

                                                                                                                   
Secrétariat national de l’«Association Nationale

des Ami(e)s de la Résistance (ANACR)»

         
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DECLARATION SUR LA GUERRE AU PROCHE-ORIENT

 

 A nouveau, la guerre fait rage au Proche-Orient. Les origines du conflit sont multiples, ses racines plongeant dans l’histoire ancienne et récente de la région et du monde, les raisons de sa persistance mêlant aspirations nationales légitimes de tous les peuples, ambitions hégémoniques régionales, rivalités stratégiques mondiales. Un contexte rendant difficile la définition des conditions d’une paix juste et durable.

Pour autant, les politiques de force qui ont prévalu depuis plus d’un demi-siècle n’ont toujours fait que préparer le conflit suivant, en même temps qu’elles semaient la mort et les destructions, qu’elles attisaient les haines, favorisaient la montée des extrémismes, déstabilisaient la région et mettaient en péril la paix mondiale.

C’est, conformément aux principes de la Charte de l’O.N.U., dans le recours à la négociation, prenant en compte l’aspiration de tous les peuples de la région à vivre en paix, dans un Etat national à l’indépendance et à l’intégrité territoriale garanties par la communauté internationale, que pourra s’établir cette paix juste et par là même durable.

Condamnant avec fermeté les attaques délibérées dont sont victimes les populations civiles libanaise, palestinienne et israélienne, l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), fidèle aux valeurs humanistes qui ont inspiré le combat des Résistants et leur refus de l’oppression, appuiera toutes les initiatives – en premier lieu celles de la France – qui pourront contribuer à mettre au plus vite un terme à l’actuelle effroyable et révoltante effusion de sang, en respectant les droits des peuples, dont le premier est le droit à la vie.                                                                                        

Paris, le 7 août 2006

L’ANACR

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COMMUNIQUE SUR LA RESOLUTION 1841

DU CONSEIL DE L’EUROPE

 

Suite à l’adoption le 25 janvier 2006 par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe d’une «Résolution 1481» assimilant dans l’un de ses attendus les ex-régimes communistes d’Europe orientale et centrale au régime nazi, l’ANACR, sans cautionner pour autant les régimes qui, avant comme après-guerre, s’en sont réclamés, ainsi que les graves atteintes aux libertés et aux droits de l’homme qu’ils commirent en son nom, s’élève fermement contre les tentatives d’assimiler l’idéal communiste à l‘idéologie nazie, tentatives qui – telle celle récemment menée à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe - n’ont d’autre objet ou pour conséquence que de relativiser le caractère monstrueux et la spécificité du nazisme». 

Et rappelle qu’au nom de leur idéal, des millions de communistes, tant dans les pays occupés par les nazis, l’Italie fasciste ou le Japon, qu’en Allemagne même et dans les autres pays fascistes, ont, fraternellement unis aux autres résistants de toutes opinions démocratiques, lutté avec eux pour abattre la «bête immonde», et que des centaines de milliers voire des millions d’entre eux ont donné leur vie dans ce combat pour la Liberté et la dignité humaine.

Elle rappelle aussi le rôle capital de l’Union soviétique aux côtés des alliés américains, britanniques et français dans la victoire sur l’Allemagne hitlérienne et le fascisme japonais.

Le 1er février 2006

L’ANACR

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CONTRE L'IGNOMINIE

Oradour-sur-Glane, le village à la population brûlée vive ou fusillée, Tulle et ses pendus, Villeneuve d’Ascq et ses massacrés…, ce sont les noms les plus connus d’une longue liste de villes et villages martyrs à travers toutes les régions de France, victimes, du printemps à l’automne 1944, d’une soldatesque nazie aux abois et de ses supplétifs français.

Cette dramatique réalité rend d’autant plus scandaleux et condamnables les propos de Le Pen concernant une soi-disant modération de l’Occupation, féroce et criminelle dès son début, et ses insinuations allusives concernant le drame d’Oradour, elle rend leur auteur d’autant plus abject et méprisable.

En cette année de 60ème anniversaire de la Victoire sur le nazisme, nous n’oublions pas que des Français – Le Pen fit de certains d’entre eux des cadres de son parti – prostituèrent notre drapeau national dans les rangs d’organisations criminelles (LVF, Milice, Waffen-SS «française») alors que des Allemands antifascistes sauvaient l’honneur de leur pays en combattant sur notre sol, les armes à la main et aux côtés des Résistants français, la Wehrmacht nazie et ses complices des forces de répression pétainistes.

Les dernières déclarations de Le Pen nous confortent dans notre souci d’ancrer dans la mémoire collective de notre pays, et plus particulièrement dans celle de sa jeunesse, le souvenir des combats et sacrifices des Résistants pour restaurer la dignité de la France et la liberté de son peuple, par l’instauration d’une Journée Nationale de la Résistance, le 27 mai, jour anniversaire de la création en 1943, sous la présidence de Jean Moulin, du Conseil National de la Résistance, conjointement à l’instauration le 18 juin d’une Journée Nationale de la France Libre.

Paris, le 13 janvier 2005

Les Présidents de l’ANACR

Robert CHAMBEIRON

Secrétaire général adjoint du C.N.R.,

Grand’Croix de la Légion d’Honneur

Pierre SUDREAU

Déporté-Résistant, ancien ministre,

Grand’Croix de la Légion d’Honneur

Louis CORTOT

Compagnon de la Libération

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INDIGNATION CONTRE LES PROPOS DE LE PEN

 

« Profondément indignée par les nouveaux propos négationnistes de Le Pen tendant à exonérer les occupants nazis de leurs crimes, propos d’autant plus ignobles qu’ils concernent les victimes du massacre d’Oradour et des autres villes et villages martyrs, l’Association Nationale des Ami(e)s de la Résistance(ANACR) s’associe pleinement à la déclaration de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR) du 13 janvier condamnant vigoureusement les termes des récentes déclarations de Le Pen.

Elle partage aussi son souci d’inscrire dans la mémoire collective de notre pays, par l’instauration d’une Journée Nationale de la Résistance le 27 mai, conjointement à une Journée Nationale de la France libre le 18 juin, le souvenir des combats que menèrent les Résistants contre ceux – nazis et collaborateurs pétainistes – dont Le Pen, par ses propos est, l’héritier.

Paris, le 14 janvier 2005

L’Association Nationale des

Ami(e)s de la Résistance (ANACR)

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POUR LA PRESERVATION DES DATES DE MEMOIRE

 

Fin août 2003, alors qu’était envisagée la suppression d’un jour férié afin de financer – selon les promoteurs de cette idée – le développement de l’aide en faveur des personnes âgées, certains avaient avancé la date du 8 mai.

Sans attendre, l’ANACR s’était élevée contre une telle proposition, attentatoire à la mémoire des sacrifices immenses consentis par notre peuple, aux côtés des autres peuples alliés, pour abattre le fascisme ; ce que concrétisa la capitulation nazie le 8 mai 1945.

Face à la vigueur de cette protestation, et à celle d’autres associations de Résistants, de Déportés et du monde Combattant, nous avions pensé cette menace définitivement écartée.

Or, la récente décision du Gouvernement – même s’il a choisi le Lundi de Pentecôte pour les seuls fonctionnaires – de laisser aux entreprises toute latitude pour supprimer le jour férié et chômé de leur choix ravive nos inquiétudes concernant le 8 mai, voire le 11 novembre et même le 14 juillet.

C’est pourquoi l’ANACR demande expressément au Gouvernement d’indiquer explicitement que sont exclus du choix laissé aux entreprises, quant à la suppression d’un jour férié, le 8 mai, date anniversaire de la victoire en 1945 des peuples sur la barbarie nazie, le 11 novembre, date anniversaire du 11 novembre 1918 qui écarta la menace pesant sur l’intégrité territoriale de notre pays, et le 14 juillet, symbole universel des valeurs de démocratie, de liberté et d’humanisme que la France donna au monde.              

Paris, le 19 novembre 2003

l’ANACR

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PRESERVER LA DATE DU 8 MAI

L’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), dont les adhérents font partie des générations qui ont le plus été éprouvées par la canicule, partage le souhait exprimé par la grande majorité des Français que soient consacrés les moyens nécessaires – et donc supplémentaires - à l’amélioration des conditions de vie et de soins des plus âgés.

Il n’est pas de la nature de notre association – en dehors du budget des Anciens combattants - de porter appréciation sur les choix budgétaires du gouvernement, quel qu’il soit, tant dans le domaine des ressources que dans celui des dépenses.

Parmi les options envisagées pour financer l’effort nécessaire pour que notamment ne se renouvelle pas le drame de l’été 2003, il y aurait la suppression d’un jour férié ; il appartiendra à la représentation nationale de se prononcer à cet égard.

Dans l’hypothèse où cette solution serait retenue, divers organes de la presse écrite et télévisuelle ont avancé la date du 8 mai comme étant celle la plus susceptible d’être retenue.

L’A.N.A.C.R. – et avec elle l’Association Nationale des Amis de la Résistance (ANACR) - ne peut que s’élever contre une telle éventualité : il serait paradoxal que soit supprimée cette journée de commémoration de la victoire contre le nazisme le 8 mai 1945 au terme de cinq années d’une guerre sans équivalent dans l’Histoire, journée de la mémoire des souffrances endurées durant l’Occupation et des sacrifices consentis pour libérer la France précisément par ces générations à l’égard desquelles ont entend à juste titre manifester la solidarité nationale.

Le 8 mai doit rester cette journée d’unité nationale lors de laquelle se rassemblent les Français, indépendamment de leur âge, de leurs origines, de leurs convictions politiques, philosophiques ou religieuses, pour dire leur attachement à la liberté, à l’indépendance nationale, aux valeurs humanistes. 

Paris, le 27 août 2003

L'ANACR

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LE SCANDALE DE LA RESTITUTION DE SES TITRES UNIVERSITAIRES AU NEGATIONNISTE PLANTIN

 

C’est avec une profonde émotion que l’on a appris que le 21 juin, jour anniversaire de l’arrestation de Jean Moulin, le Tribunal administratif de Lyon, privilégiant la forme juridique en faisant abstraction du triste fond – l’apologie d’un négationniste et la tentative de relativiser l’ampleur des crimes du nazisme -, a décidé de restituer au négationniste Plantin des titres universitaires qui lui avaient scandaleusement été attribués pour des écrits dont le caractère délictueux est évident et dont il n’avait été privé que trop tardivement.

L’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR) et l’«Association Nationale des Amis de la Résistance(ANACR)» espèrent que la juridiction d’appel devant laquelle sera examinée la décision du Tribunal administratif de Lyon prendra en compte les dispositions légales réprimant le négationnisme et confirmera la décision de priver Plantin de titres universitaires dont il est indigne, et appellent à la vigilance contre toute complaisance – y compris dans le cadre universitaire - à l’égard des manifestations d’apologie du fascisme et de négation de ses crimes.

 Paris, le 22 juin 2003

L’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR)

L’Association Nationale des Amis de la Résistance (ANACR)

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CONTRE LA GUERRE EN IRAK

 

C’est avec une profonde émotion que l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.) a appris le début des frappes aériennes contre l’IRAK, sans aucun mandat des Nations-Unies.

 Avec le monde combattant et résistant français, avec l’immense majorité des peuples et gouvernements du monde, l’A.N.A.C.R. et les « Amis de la Résistance (A.N.A.C.R.) » exigent la cessation immédiate de la guerre dont le peuple irakien sera la principale victime, et le retour aux processus de négociations sous l’égide des Nations-Unies pour atteindre les buts légitimes de la communauté internationale en matière de désarmement, de sécurité et de démocratie.

Paris, le 20 mars 2003

L’ANACR

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CONTRE LA MENACE DE GUERRE EN IRAK

 

Profondément inquiète par les menaces de guerre imminente en Irak et au Proche-Orient, l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.) tient à réaffirmer son attachement à la Paix, et à la recherche de la solution par la voie pacifique et dans le cadre légitime de l’O.N.U. des conflits pouvant survenir entre Etats.

Avec l’Union Française des Associations de Combattants (U.F.A.C.), l’ANACR «considère que la plupart des conflits armés qui se sont déroulés depuis la fin de la deuxième guerre mondiale auraient pu être évités et bien des vies épargnées si les Etats membres des Nations Unies [en] avaient respecté les principes comme ils s’étaient solennellement engagés à le faire et permis à l’O.N.U. d’assumer pleinement les fonctions qui lui sont dévolues par la Charte», dont le contenu est directement la conséquence de la victoire sur le nazisme et sa politique d’agression.

Condamnant fermement le terrorisme qu’il soit le fait d’individus, d’organisations ou d’Etats, les agressions directes ou dites «collatérales» contre les populations civiles et la négation des droits nationaux dont de nombreux peuples sont victimes, l’ANACR et les «Amis de la Résistance (ANACR)» apportent leur soutien à la position prise par la France en faveur du règlement pacifique du conflit menaçant, au-delà de la dictature féroce qui l’opprime, le peuple irakien déjà éprouvé par 12 ans d’embargo, et de bombardements effectués sans mandat de l’O.N.U.

L’ANACR et les «Amis de la Résistance (ANACR)» entendent conjuguer leurs efforts avec tous ceux qui en France et dans le monde s’élèvent contre la guerre qui s’annonce.

Paris, le 14 mars 2003

L’ANACR

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ELECTION PRESIDENTIELLE 2002

 

Composée de résistants ayant appartenu à tous les mouvements et réseaux, à toutes les organisations membres du Conseil National de la Résistance, et se réclamant de toutes les familles de pensée attachées à la République et à l’humanisme affirmé par les plus grandes pages de son histoire,

L’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.), combat inlassablement depuis des dizaines d’années les individus et les organismes qui s’inspirent des idéologies vaincues en 44 et 45 au prix de terribles sacrifices : le racisme, la xénophobie, les méthodes fascistes et pétainistes de direction du pays.

Bouleversée par le pourcentage de suffrages obtenus, lors de l’actuelle élection présidentielle, par un candidat qui a connu des condamnations et une suspension de mandat électoral pour violation des lois protégeant le moral de la Nation de ces idéologies criminelles, l’Association appelle les électeurs fidèles à la France du Général de Gaulle, de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, de Danielle Casanova, de Jacques Renouvin et de tant d’autres à s’unir et à unir autour d’eux les Français attachés à la dignité de leur pays.

Paris, le 22 avril 2002

L'ANACR

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SUR LA LIBERATION DE MAURICE PAPON

 

L’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR) a appris avec stupeur et consternation la remise en liberté de Maurice Papon, condamné à 10 ans de réclusion criminelle pour complicité de crime contre l’humanité. Le motif de santé invoqué n’a jamais bénéficié à ceux que le condamné contribua à envoyer vers les camps de la mort.

Cette décision ne pourra que révolter tous ceux qui combattirent le régime collaborateur de l’occupant nazi y compris dans les aspects les plus odieux de sa politique, la participation à la déportation des Juifs, à laquelle Maurice Papon, haut fonctionnaire du régime pétainiste, prit une part personnelle active. Elle indignera tous ceux qui furent les victimes directes ou indirectes de ses actes sous l’Occupation.

L’ANACR appelle tous ceux qui partagent les valeurs humanistes et démocratiques de la Résistance à exprimer avec force leur désapprobation de cette décision de remise en liberté de Papon.

Paris, le 18 septembre 2002

L’ANACR

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SE MOBILISER POUR DEFENDRE LA DEMOCRATIE

Rassemblant, aux côtés des Résistants regroupés dans l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR), des femmes et des hommes de toutes opinions démocratiques, les « Amis de la Résistance (ANACR) », qui s’assignent pour mission de perpétuer le souvenir du rôle joué par la Résistance dans la libération de la France et pour y restaurer la démocratie, ainsi que de poursuivre son combat pour les valeurs humanistes, démocratiques et nationales qui l’inspirèrent, n’ont pas vocation à intervenir dans les débats électoraux et encore moins à donner des consignes de vote.

Mais, le résultat du premier tour de l’élection présidentielle pose un problème d’une toute autre nature : c’est, avec le score cumulé à près de 20% de Le Pen et Maigret, l’irruption avec effraction dans le choix proposé aux Français pour le second tour des idées de haine puisant leur source dans les idéologies du fascisme et de la collaboration pétainiste vaincues en 1944 et 1945.

C’est là une situation grave, qui appelle la mobilisation et le rassemblement de tous ceux qui refusent le racisme, la xénophobie et les menaces contre la démocratie.

Paris, le 22 avril 2002

«Amis de la Résistance (ANACR)».

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COMMUNIQUE DE L’A.N.A.C.R.

 

Composée de Résistants ayant appartenu à tous les mouvements et réseaux, à toutes les organisations membres du Conseil National de la Résistance, et se réclamant de toutes les familles de pensée attachées à la République et à l’humanisme affirmé par les plus grandes pages de son histoire,

l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.), combat inlassablement depuis des dizaines d’années les individus et les organismes qui s’inspirent des idéologies vaincues en 44 et 45 au prix de terribles sacrifices : le racisme, la xénophobie, les méthodes fascistes et pétainistes de direction du pays.

Bouleversée par le pourcentage de suffrages obtenus, lors de l’actuelle élection présidentielle, par un candidat qui a connu des condamnations et une suspension de mandat électoral pour violation des lois protégeant le moral de la Nation de ces idéologies criminelles, l’Association appelle les électeurs fidèles à la France du Général de Gaulle, de Jean Moulin, de Pierre Brossolette, de Danielle Casanova, de Jacques Renouvin et de tant d’autres à s’unir et à unir autour d’eux les Français attachés à la dignité de leur pays.

Paris, le 22 avril 2002

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AFFAIRE PAPON

En 1998, Maurice Papon a été condamné à dix ans de réclusion pour complicité de crimes contre l'humanité. Secrétaire général de la Gironde, sous l'Occupation, il a été reconnu coupable de l'envoi dans les camps de la mort de plus de 1.600 membres de la communauté juive.

Au cours de son procès, Maurice Papon n'a jamais exprimé le moindre regret et son recours en grâce a été rejeté deux fois par le Président de la République. Il a saisi la Cour européenne de Strasbourg contre son maintien en détention et quelques personnalités, étrangères au pétainisme, lui apportent leur soutien.

Le libérer équivaudrait à lui accorder un sursis que la Cour d'Assises lui a refusé. Ce serait un encouragement aux révisionnistes et aux nostalgiques de la collaboration. S'il est un devoir d'humanité, c'est d'épargner aux familles des victimes une insoutenable épreuve.

Cependant l'A.N.A.C.R. n'entend pas intervenir dans une polémique dont Maurice Papon serait le centre. Le pays est confronté à des problèmes plus urgents que la libération d'un homme qui bénéficie de conditions exceptionnelles d'emprisonnement refusées aux détenus âgés de plus de quatre-vingts ans et souvent au seuil de la mort.

Paris, le 18 janvier 2001

 

Pour les Présidents

C. FOURNIER-BOCQUET

Secrétaire Général de l’Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (ANACR)

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